Fontaine, j'irai boire...

Sylvia Herbez

Il me venait alors en mémoire une vieille histoire, peut-être fable, narrant l'aventure d'une femme changée en statue par un artisan amoureux et qui ornait ainsi une fontaine à laquelle le pauvre épris buvait sans soif chaque nuit.. Là, à la lueur d'une lampe d'argile, sans un mot, sans un bruit, il lui offrait son coeur à recoudre.. Allongé sur le dos,il aurait alors pu toucher les étoiles, entrer dans l'espace, avancer quelques pas.. Et dans le tourbillon des trilles, cette fin du monde, son âme renversée, ivre, funambule d'une vie, attendrait le jour suivant sans un mot.. La liberté du lieu dessinait alors sur chaque mur  comme un poème sans fin, sans point ni figure... Peu à peu, les couleurs chucotèrent entre elles quelques murmures. Aussitôt, à l'entrée du parc, des fillettes entrèrent en jeux... Accrochée à son arbre, la vie s'en moquait!. De leurs délires enjoués, elle s'amusait. Les jeux étaient faits. La partie terminée! Quel fut le gagnant? Ni l'une, ni l'autre! à tant d'eau, le voyage ne fut que rêvé! Mais l'âme du pays tenait bon et il fallut se mettre en piste.

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