Foutoir

Antistrophé

Je balance... je balance,... je balance et je déteste.


Foutoir



Qu'on m'arrache le ventre, que je vomisse, qu'il se passe quelque chose, n'importe quoi, mais que ça cesse.

Par toutes les souffrances, par toutes les entraves voici l'ultime aliénation à la douleur. Une rengaine de mal perpétuel, hurlant, scarifiant de l'intérieur mon être déchu.

Cette douleur m'ôte la seule possibilité de l'envie.

Je ne veux rien.

Je ne peux rien faire sans que torture et incapacité résonnent en cascade dans ma tête.

Si, par tous les grands dieux, je pouvais dégueuler cette menace au loin, dans l'étroit gouffre des sensations déchues où se trouve actuellement bonheur, j'en hurlerais d'un plaisir fracassant qui, par toutes les grandes saintetés, terrifierai jusqu'au loup-garou de forêt noire la moindre âme vivante.


Le cri de la douleur ne serait en fait que le plus silencieux, aussi frêle et inaudible que la lente musique d'un oiseau, et de la pure mélodie de verre brisé sanglant.


Car si l'être pour lequel je prononce le plus de mots, pour lequel j'ouvre mon être au scalpel, ne vois pas l'infection cachée derrière la pompe vie, la douleur ne peut rien être d'autre que l'homme invisible éternel.


Et si par le commencement de l'autopsie il ne lui vient pas à l'esprit de comprendre, si la compréhension même de la douleur crié à travers des amplificateurs déchirants ne lui permet pas d'entendre ce cri, alors l'espoir ne peut être que la muselière de la décomposition.


Et les pleurs la camisole. Et la défection l'ultime abandon.



Si mon corps pouvait se la fermer, et arrêter de sans cesse avoir l'allure de forfait, de saloperie, de grève riante imbibée de merde.

Si l'absolu infini déchirait de ses mutilations internes la macabre existence de mon être, alors, là, là même, le repos ressemblerait un temps soit peu au pandémonium.

Dans cette capitale de l'errance rugiraient tous les travers de toutes les âmes à mes oreilles effritées à chaque pas.

Hurlerait l'abondance et le rajout inutile de l'expression de souffrances communes.

L'exaspération personnelle.

La fin de l'être.



Et la défection serait l'ultime abandon.  




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