Foutue sécu se dépense trop
Jean Claude Blanc
Foutue sécu se dépense trop
Big problème la France régresse
Trop de piqûres dans les fesses
Selon les sondages de la SOFRESS
Bottant le cul à la sécu
Y'en a que trop de ces malotrus
Qui en profitent se mettre en caisse
(Une allusion de vert moulu
De stéphanois, gagas, en liesse…)
Ruinée Marianne plus un écu
Mais au-delà de cet impair
Ça manque un peu de commentaires
Pourquoi certains font bonne chère
Tandis que d'autres rament en galère
A ce qu'affirment ces fonctionnaires
Zélés et doués au ministère
S'attaquent à la classe ouvrière
« Bandes de fainéants, ne manquent pas d'air »
Eux-mêmes brillants, de vraies lumières
A ceci près, mal informés
Ne constatant que les effets
Pas la cause de cette neurasthénie
Qu'infecte l'esprit des aliénés
A qui la chance jamais sourit
Ne suffit pas s'en lamenter
Car après tout, c'est l'essentiel
Différencier bon des mauvais
De suite, piqûre de rappel
Euthanasier les plus rusés
Qui connaissent toutes les ficèles
De temps en temps pour s'absenter
Sûrement pas pris sur leurs congés
Qu'en vérité en ont assez
De marner toute leur sainte journée
Epiés sans cesse, par chien fidèle
Leur chef d'équipe même pas gêné
Faut-il d'urgence être vacciné
Car ça use énormément
Les nerfs et le tempérament
D'être évalué comme écolier
Pour faire plus, pour moins d'argent
Le pacha guère franc du collier
Encore sale coup du patronat
Qui pour noter s'en fait une joie
Toujours les mêmes ses ânes bâtés
Leur colle « passable, peu mieux faire »
Qui à son tour espérant plaire
Au Président en son palais
Qu'importe chômage et ses dégâts
Une petite rallonge se refuse pas
Pour quelques-uns qui se croisent les doigts
Tout le monde jugé pareil au même
Suffirait prendre la romaine
Afin de faire la moyenne
Serait surprenant le résultat
Pèsent le même poids, dans le caca
L'ANPE, manque de bras
Elle-même touchée, quittent leur emploi
Tellement stressés ses hommes de peine
Mais venons-en à qui démange
Les politiques qui gèrent la crise
Un peu leur faute, sont pas des anges
Nous tenant ferme sous leur emprise
Alors pas de bile, en leur popote
Où y'a les riches, ceux qui se la saute
Ceux s'abreuvent et nous saoulent
Jusqu'à nous faire perdre la boule
De ce malaise, font le blackout
Pas allusion au burnout
Prudents en doute, vu ce que ça coûte
D'ailleurs c'est pas une trouvaille
Pas dans le code du travail
Rien que pour foutre la pagaille
Les syndicats livrent bataille
Mais que nenni pour ce bétail
Pétant la forme, se chamaillent
La preuve en est, se montrent de taille
Pour éviter de parler de ce mal
Qui les dévorent comme la gale
Il suffirait se demander
Ce qui se passe en leur foyer
(Qu'une ritournelle fausse excuse
D'esclavagistes, qui en abusent)
Evidemment, comme prévu
C'est la famille qu'en fait les frais
Où on se dispute au souper
Pas de danger, autre sujet
A aborder dans le foyer
Sans le nommer ce job qui tue
Si nécessaire pour croûter
Le médecin de l'entreprise
N'y pouvant rien (pas une surprise)
Pas une agence matrimoniale
De s'en soucier, pas cet honneur
Drôle de visite médicale…
Aux ordres de ses supérieurs
Qui le rémunère, marche au trot
Pauvre docteur, serviteur
Va pas les critiquer de sitôt
Tous complices et de mèche
De suite vont faire diligence
Les faire suer, tous ces revêches
De suite au turbin, samedi, dimanche
N'y voyant pas les conséquences
Pour qui turbine avec conscience
Rarement grippé, toujours présent
Récompensé de boniments
Pour une fois, marqué absent
Traité de glandeur et de gros manche
Ceux qui ont un poil dans la main
Selon l'avis de faux témoins
Partent en cure pour se faire bronzer
Bien sûr coupable désigné
Vieux préposé, ankylosé
Cependant rude son métier
Pas des vacances, au poste coursier
Putain de trouble l'anxiété
Hélas mal considérée
Qui se voit pas, ronge en silence
Toutes les cellules du cervelet
Gare au suicide, qui s'y retranche
Tant de souffrances, à la loterie
Y'en a de nobles, estimées
Et d'autres fatales, vouées au psy
Pour les premières vénérées
Pour les secondes que des soucis
Pour le moindre rien, à pleurnicher
Pourtant toutes les douleurs se valent
Qu'elles soient physiques ou mentales
Mais aujourd'hui le principal
Ne pas se plaindre, à comparer
Des possédés, crabe enragé
Y va de notre capital santé
Mettre en retraite bouches inutiles
Pour une pension, chiche, futile
Qu'humanité en apparence
Et solidaire que pour sa panse
Plus guère d'entraide mutuelle
Chacun pour soi, à la gamelle
Que de foldingues, en entreprise
Pour se défoncer, ne sont pas lâches
Seuls se meurent à la tâche
Pauvres couillons, quelle bonne prise
Une fois encore pas de cinéma
Les membres brisés, plus le cœur d'y aller
A ce turbin si coutumier
Tel est le sort du salarié
Usine métro, boulot, dodo
A ruminer inquiets que demain
Devront repartir au boulot
Mais pas de cadeau, de ces becs fins
Ces mandarins qu'ont tous les droits
Comme bienfaiteurs, pas de foie gras
Que Joyeux Noël, en guise d'extra
Foutue sécu, se dépense trop
Pour nous soigner, se pèle la peau
Les assurances, banques pour costaux
Qui y cotisent avant de crever
Ne risquent pas tirer le gros lot
Se portent comme un charme leurs abonnés
Pas compliqué bâtir l'empire
Plus ils survivent, plus s'enrichit
Cette rassurante garantie
La prévoyance, les défunts
Pour endormir le client
Sachant que la vie a une fin
Mais ne bouillent pas impatiemment
Portés en terre, sans besoin
Seront plus là pour en palper
Mais ça fait rien, sait-on jamais
Le fric ranime les intérêts
Comme Lazard, ressuscité
Quelle bonne odeur parfumée
De s'en asperger de ce blé
Pourquoi se faire tirer l'oreille
Ce qu'on l'adore cet oseille
Tombé du ciel, fait des merveilles
Pour le mériter, sage conseil
Rester toujours en éveil
Les héritiers sont là qui veillent
A peine mort, mis en bouteille
Urne sacrée, qui se monnaye JC Blanc février 2018