FRÈRES DE SANG

laurent-saint-damien

FRERES DE SANG OU ENNEMIS

Depuis la nuit de nos moitiés de temps

Nous avons poussé nos cris côte à côte.

Fruits différents mais nés de la même côte

Nous n’avons pas su ancrer ces instants,

Mettre nos belles et douces heures dans le formol

Jeter nos divergences au milieu des orties

Marcher ensemble dans nos nombreuses sorties

Pour éviter l’écueil et asseoir nos envols.

L’ondée de notre père et mère tombe sur nos êtres

De la même manière mais à des fins bien diverses

Les mots et messages pleuvent comme autant d’averses

Sur nos têtes qui préfèrent l’être ou le paraître.

Pour mon intégrité, j’ai choisi cette vie,

Simple et tranquille de celui qui construit.

Pour facilité, tu as élu celle qui détruit

Avec les paillettes et les feux qui t’irradient.

Je ne parle pas de cigale ni de fourmi,

Mais quand notre vie nuit à celle de ceux qu’on aime

La jalousie devient source du fleuve de la haine

Et les frères apparaissent comme de laids ennemis.

De très très loin, je préfère mes jours à tes nuits

Je garde aussi mes nuits et je te laisse tes jours.

Si le vécu du manque  rend la vue  à l’amour,

Il  nous faut alors choisir l’absence à l’oubli.

Il nous reste moins de temps que celui éprouvé

Pour espérer se revoir pleurer côte à côte.

De joie ou de peine, autour d’un pot de côtes

Nous gouterions alors nos larmes retrouvées.

Je souhaite que le réel efface tes chimères

Que de saines valeurs éclairent ton noir tunnel.

Je rêve haut et fort que sous mon humble tonnelle

Coule à nouveau le sang dont s’abreuvent les frères.

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