Froissé.

lull

Je me souviens. Ce bout de papier qui ne me quittais jamais. Ces paroles qu'on avait écrites tous les cinq à la lueur de nos bougies. Les cordes de ta guitare faisait des boucles dans nos oreilles. Et nos rires. Un gout de cassis sur nos lèvres. On ne se souciait pas des heures qui défilaient sous les valises de nos yeux. Nos sourires m'éclaboussent encore. Le gris s'éclaircit mais il reste gris. Cette ville est trop grande, trop terne, trop vide. Sans vous. La pluie ne suffit plus. Je tomberai vite, sans vos mains glacées agrippant mes doigts. Ce bout de nous, je l'ai toujours. Je me répète nos excès de vie, comme des promesses de cendres à raviver. Un jour. La nuit m'enveloppe de son encre mais je n'ai plus de plume. Juste du papier. Froissé.

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