Fugis maneo.

odeanox

Variationen 14 - σοφία.

Je zone en errance de ton amour qui n'existe pas.

La souffrance est ma faute : je l'ai voulue. Je savais en t'aimant que je finirais par souffrir. J'ai voulu ce sentiment. Je l'ai voulu parce qu'il m'amenait à l'extase de toi, de ta démarche, du fait que tu sois vivante, juste ça.

Je ne peux pas t'en vouloir. Tu as erré des années. Tu as été seule. Tu étais triste et revêche. Et un jour, tardif, il est arrivé. Il s'est révélé à toi. Il t'a aimée et à ton tour tu as connu chaleur humaine, dans ton lit auparavant juste si froid.

Je ne peux pas t'enlever ça. Je ne peux pas arriver, te supplier de me regarder et te dire que je te donnerai plus, que ce sera mieux. Je ne peux pas détourner ton regard de celui qui t'a ouvert la fenêtre dans l'atmosphère enfumé des noirceurs solitaires.

Je ne peux pas faire ça. Je ne le peux pas parce que j'aimerais tant être à ta place. Connaître enfin ça : la fin des amours ratées, le commencement -enfin- des réciprocités. Prendre sa main dans la sienne et l'on sait l'on sent que les veines s'agitent au même moment. Les corps qui s'emmêlent et nunc duo concordes anima moriemur in una. L'ombre à l'ombre, le silence qui n'a plus besoin de se révéler comme tel tant tout est déjà dit d'avance.


Plus d'un an, déjà.

Il y en eut d'autres, elles sont passées mais toi tu es toujours là.

Tatouage, poignet droit.

Je zone en silence de mon amour qui n'en finit pas.


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