Fuir

annah

Fuir la banlieue monotone,, le froid pénétrant,le crachin qui fait briller les trottoirs les  vieilles renfrognées , avec leur parapluie, qui font pisser leurs roquets,le Super U et son odeur de pôisson mêlée aux odeurs de boulange,,le trafic incessant sur le pont qui emmene les gens travailler à Paris ,le vide de la journée, les cafés déserts , les commerces qui attendent la ruée du soir,.oublier la Marne grise et bouillonnante, si triste que l’on a juste envie de s’y jeter dedans,..

Chercher une autre vie : la chaleur l’éclat du soleil les bougainvilliers qui dégrigolent en grand sur les murs blancs, les odeurs de jasmin, les chemins poussiéreux bordés de cactus, la mer immobile et familiére,ou on observe les dauphins depuis la terrasse,le Tap-tap- du moteur du bateau de Doigt Coupé qui vient pêcher dans la crique,le gout du résiné et des slouvakis, les herbes craquantes, le silence...Que faudrait-il pour y accéder?

Oublier la vie étriquée et sans but , les week-end calamiteux ou l’on ne sait que faire des enfants, et de son mari, ou le froid confine tout le monde à l’intérieur, devant l’écran pl at , la télé réalité et les séries nulles.. ou les gamins rugissent, se disputent se battent et le mari qui aimerait tellement être ailleurs lui aussi, et qui ne sait que se mettre en c olére devant sa vie ratée..

Comment rompre les amarres d’un quotidien morne, renoncer à un travail stupide mais alimentaire , prendre le risque de se lâcher, de troquer la peur contre l’aventure et

Trouver des matins lumineux ou on se lève tôt pressés de vivre, d’aller nager, de pêcher la soupe du soir,d aller faire les courses au village   par un chemin de terre qui tournicote dans la colline, de chanter à tue-tête et faux ,parce qu’on est heureux de vivre,boire une menthe bien fraiche sous l’ombre d’ un platane, en regardant passer les rares voitures  et saluer  Adonis,Giorgos ou Phillipos.

A quoi faut il renoncer pour s’échapper du pavillon de banlieue,aligné avec les autres, comme des tombes dans un cimetiére, faire prendre l’air à sa vie, volée, vouée au travail insignifiant et à la consommation...Fuir la Fnac, le Virgin ,la foule agglutinnée autour ds rayons comme les mouches sur la charogne, les H& M , les Zara,les pompes, les fringues , la pub et ses pousses-à jouir et la haine de l’autre qui grandit, tord les bouches et durcit les regards et nous rend detestables..

Troquer tout cela pour l’ombre d’une maison fraiche, des odeurs d’ ails et de basilic, des siestes derriére les persiennes,et pour écouter Bach sous lles étoiles , en faisant un voeu en voyant une étoile filante, traverser des villages qui s’ appelent Antipolis et Metamorphorsis, éteindre les portables ,débrancher internet, et écouter le silence du monde..

Arrêter de faire l’amour sans amour,les Bonjours Bonsoirs de circonstances, les silences, les ressentiments, l’écart entre l’autre rêvé et l’autre tel qu’il est , déchiré par la vie,Halte à la haine de l’autre qui n’est que la haine de soi..;

Briser les chaines que nous avons forgées, prendre ta main, sourire , éprouver le bonheur d’ exister et partir légers devant une nouvelle vie, se poursuivre en riant ,oublier la guerre, le libéralisme, les banques,les surprimes, les faux besoins, retrouver le désir d’être aimé, partir heureux, le chien sur les talons, ne plus avoir besoin d’ écrire pour supporter sa vie, oublier tout le reste et s’endormir paisiblement le soir en attendant le lendemain

Quelle force pour s’arracher à ce qui fait souffrir ?

Le courage peut-être de piétiner le devoir, de dire non une fois dans sa vie, de sortir des sentiers battus ,de snober le confort ,pour accéder aux rêves d’une vie qui en serait vraiment une....

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