Fuir, s'enfuir...

Longtemps j’ai cherché, imaginé, bousculé
Dans les profondeurs de mon coeur,  afin de te créer
Une mélodie composée de mots éthérés,
Sans trop de mauvais accords, posée sur quelques portées
Mélangeant les silences, les notes et les clés
Afin que ton regard sauvage
Que tu promènes maintenant  sur d’autres paysages
Sur un autre visage
Te ramène  vers mon rivage

Mes larmes jour après jour s’enivrent de mon chagrin
Coulent, coulent telle une rivière folle, tel un refrain
Sans fin
Epuisent mes yeux perdus dans le lointain

Dans  mon sommeil, le rêve qui m’envahit
Nous voit renaître dans un lit
Couchés, nos corps se retrouvent, s’aiment, unis
La peau a une mémoire qui jamais ne trahit

Ton souvenir s’amuse à revenir sans cesse
Caresser ma mémoire,  ma vie, ma tristesse
Revivre mes blessures, mes faiblesses
Raviver mes faux pas, mes maladresses
Jamais avoués
Comme cet amour jamais dévoilé
Par pudeur, pour ne pas t'effrayer
L'attachement est quelque chose de bien difficile à dénouer

Tous les jours, à grands pas alertes je traverse ma vie
Sans jamais me retourner, me détourner
Afin de perdre dans ma course effrénée
Ton regard, tes gestes, ta voix susurrer
Des mots doux, violents qui  s’extirpent d’une ivresse surannée
La réalité rattrape toujours le passé
Simple ou imparfait
Inexorablement dans le temps, je continue d’avancer

Je trébuche,  tombe à terre, me blesse
Me relève, car
Longue est ma route…
Loin, très loin, c’est toi que je fuis…
Le jour, la nuit…