Funambule en fumée

Francis Etienne Sicard Lundquist

sonnet

 

Au fond d'une caverne abritant le destin

Une flamme de lin habille une hirondelle

D'un souffle s'échappant d'un morceau de chandelle

Que des pierres en pleurs couvrent de leur festin.

 

Une ombre bousculée au regard clandestin

Fuit le long de parois sous les crocs de tendelle

D'une étroite harmonie entre un cri de judelle

Et le soupir heureux d'un moine célestin.

 

En écrivant le temps sur une peau d'orange

Le poète inconnu verse une larme étrange

Sur un passé perdu dans le flot du soleil.

 

Et pour clore une page au bout d'un jour d'automne

Il rature les mots du soufre d'un sommeil

Comme on ferme la nuit d'une encre monotone.

 

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