Funeste Abstraction

sirhaian

Le chevalet se tient dans l'herbe vibrante.
Profitant d'un soutien fait de trois pieds en bois,
Sa toile cache un secret qui me hante.
Ces pinceaux ont plus d'une couleur dans leur carquois!

Sur sa rugosité caractéristique,
Je ne vois qu'un mélange d'étranges couleurs.
Je n'y distingue rien que de l'illogique
Malgré le fait que j'y ai passé des heures.

Le teint est terne, l'atmosphère est trop sombre.
J'observe mon oeuvre, debout face à elle.
J'essaie de comprendre le revers de l'ombre.
J'ai l'impression que de bien loin elle m'appelle.

Je plonge dans son univers calme et triste,
Oppressant, chaotique et terrifiant. Sale.
Je m'y vois dériver sans fin vers les cryptes,
Empruntant les eaux claires des mers de cristal.

Les cryptes s'ouvrent dans un cri de souffrance.
Je vois ma tombe où ne fane aucune fleur.
J'y entre rempli de larmes. La Mort danse.
Je m'éveille et, comprenant enfin, je pleure.

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