Fut un temps

Fut un temps je voulais vendre mes timbres, mes bandes dessinées, je croyais me faire de l'argent, j'ai vendu mes BD, mes timbres je sais plus où ils ont fini, c'était une époque où j'étais à un tournant de ma vie, je ne sais plus lequel, il y en a eu tellement. Comment je faisais mon compte, je ne sais pas, j'allais au feeling, je ne calculais pas grand chose, quasiment rien, je baignais dans une nébuleuse, un nuage de coton, ça me rappelle des enfants dans mon livre de catéchisme qui vivaient sur des nuages, des enfants un peu spéciaux qui ne vivaient pas comme les autres. Y a des gens dans la vraie vie qui sont comme ça, on rentre chez eux, on sent une drôle d'atmosphère, un mélange de bois et de cuir, de cire de bougie et de pain du jour. Ils sont profs, ingénieurs, portent une moustache ou une barbe, s'habillent en chemise de coton épais et sentent le tabac. Ils se réunissent le week-end dans une grande maison et malgré leur âge avancé, refont le monde. Ils appellent le soir l'Amérique, le Brésil, des amis restés là-bas par choix de vie ou choix professionnel, ils ont conscience de leur caractère spécial, ce sont des idéalistes, des révolutionnaires dans l'âme. Ils auraient voulu créer une autre société, taquinent un peu le poisson en pensant à de nouveaux concepts philosophiques. Le dimanche, ils retournent la terre à la recherche d'un trésor caché, c'est une aventure humaine un peu bobo intello, proche de la terre et de leurs idéaux. 

A suivre...