Garonne

François Vieil De Born

Garonne,

Pensées lentes,

Emaciées.

Passer un feu éteint dans l’herbe sèche, un foyer fait de pierres noircies, un saule, avec des racines découvertes, des branches mortes et grises, mourant sur la berge, avec le reflux boueux du fleuve en dessous que j’observe un moment, accroupi.

Je me relève et entre pieds nus dans l’eau brune, j’échappe à la boue qui cherche à me prendre, me hisse dans la barque.

Plus tard, loin de la rive, l’épave stupide, désemparée, dégage emportée par le vomissement violent du fleuve dans l’estuaire, mon pauvre bateau ivre..

J’endors le froid en pensant à ta natte de cheveux épais, elle battait sur tes hanches étroites. Je ne sais toujours pas mourir, je nage et je dérive, si seulement je pouvais  m’évanouir.

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