Gary Moore – Rockin’ Every Night – Live in Japan (1983)

Philippe Cuxac

Les potards à 11

Voici un court témoignage live du segment japonais de la tournée Corridors of Power. Capté les 24 et 25 janvier 1983 à Tokyo au Shinjuku Kousei Nenjin Hall, Gary Moore est dans sa période hard rock et il met beaucoup d'espoirs dans l'album qu'il supporte, espérant ainsi asseoir sa respectabilité de musicien solo après différentes aventures au sein de Skid Row, Colosseum II ou Thin Lizzy.

Pour cela, le trublion irlandais s'est entouré d'une task force de vieux briscards. Jugez-en plutôt : John Sloman ex-frontman d'Uriah Heep est aux claviers additionnels mais chante également, Don Airey, clavier au CV qui parle pour lui (Colosseum II, Black Sabbath, Ozzy, MSG,etc), l'immense Neil Murray (National Health, Whitesnake) et l'imperturbable Ian Paice (Deep Purple, Whitesnake) qu'on ne présente plus.

Tout de suite, le show démarre fort avec Rockin' Every Night, titre survitaminé typique de son époque avec riffs courts, rapides et cris suraigus. Le groupe enchaîne avec la reprise du classique de Free, Wishing Well, dans une version pachydermique, l'occasion pour Gary d'envoyer la mitraille dans un solo de folie dés l'intro du titre.

Rare moment d'accalmie, les musiciens attaquent I Can't Wait Until Tomorrow, slow un peu trop répétitif mais calibré pour les radios qui clôturait le Corridors of Power. On lui préférera malgré tout le plus émotionnel Empty Rooms qui paraîtra sur l'album suivant, Victims of the Future. Retour au gros hard rock qui tâche avec Nuclear Attack introduit par les claviers de Don Airey qui donne le la avec ses sirènes lancinantes et ses bruits inquiétants d'hélicoptères. White Knuckles est là pour clouer le bec aux apprentis guitar heroes, c'est une réponse du berger à la bergère pour Eddie Van Halen et son Eruption. Rockin' and Rollin' est bien comme son titre l'indique mais, dommage, typique aussi d'un certain hard rock assez bourrin sans aucune recherche mélodique. Back in the Streets est un rappel sympa et cette fois bien rock'n'roll du bon vieux temps et remonte à son album solo de 1979.

L'album dans sa version originale sortie en 1983 puis en Europe en 1986 se termine par un magnifique et émouvant instrumental dédié à Randy Rhoads, le génial guitariste d'Ozzy disparu quelques mois auparavant. Au début des années 2000, l'album sera réédité en CD avec 3 bonus tracks enregistrées au Marquee Club en 1982 (Back on the Streets, Rockin' Every Night et Parisienne Walkways)

Signaler ce texte