Gâteau-patate

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Je relis "le Cari de tous les Saints", un texte dans lequel je promettais un dessert… On doit tenir ses promesses

Voici venu le moment difficile, parler du dessert.

Tout le monde sait que je suis loin d'être experte en la matière car c'est une science qui demande de la précision bien sûr, mais surtout de la discipline. Je vais devoir donner nombre d'indications sur les quantités, dosages et, compte sur moi, les innombrables variantes qui s'offrent à nous.


Il va falloir 1,5 kg de patates douces d'où le nom du gâteau.

Mais aussi du sucre roux pour 1/8ème, du beurre pour 1/6ème (j'aurais pu dire une plaquette mais cela aurait été de la simplification).

Pour les épices et les parfums, la tradition dit « Vanille + Rhum » ou « Anisette et Anisette ». Mais je dirais aussi, « Géranium Rosa », « Canelle et poivre sauvage de Madagascar », et laisse-toi aller à toute créativité en regardant dans tes placards. Te reste-t-il un sirop de litchi, du citron combava, des miettes d'ananas frais… 

Je n'ai testé aucune variante car je viens d'en préparer un pour la première fois et nous le testerons à midi au pique-nique dans les Hauts, au frais, pour échapper à la chaleur du début d'été à Saint-Pierre. J'ai entendu quelques « jalouseries comparatives » sur la météo de La Réunion et celle de la Métropole. Aujourd'hui il y a eu du vent et le ressac était puissant. Tu comprends donc qu'à Saint-Pierre en novembre on doit aussi lutter contre les éléments.

Revenons au déroulé de notre recette : 

soit tu épluches les patates avant cuisson, soit tu le fais après ;soit tu as choisi des patates blanches, soit tu les as choisies roses ;soit tu les cuis à l'eau, soit à la vapeur.


Je récapitule : 1,5 kg de patates roses épluchées et cuites à la vapeur que l'on écrase au presse-purée ou à la fourchette avec le beurre coupé en petit cube. Une pointe de sel est souhaitable si le beurre n'est pas demi-sel. 

Attention ! Pas de mixer pour la purée ! Le mélange serait gluant et si on voulait du gluant on opterait certainement pour du manioc.

A ce stade de la préparation, tu parfumes avec ce que tu as trouvé dans ton placard et, crois-moi, tu peux mettre du rhum car tout l'alcool disparaitra à la cuisson (ou de l'anisette).

Pendant que dans ton plat la purée refroidit gentiment, tu bâts quatre œufs avec le sucre que tu incorpores avec gourmandise et délicatesse en goûtant du bout des dents afin d'ajuster l'appareil.

Mais si, l'appareil  ! Voici que nous sommes devenues toi et moi des pâtissières aguerries et que nous n'avons plus rien à craindre des mots rattachés à cette discipline. 

Goûter va en plus nous permettre de savoir s'il faut faire un ajout de farine pour la tenue finale. Surtout avec les blanches patates, qui tiennent un peu l'eau, une ou deux cuillerées de farine blanche amèneront de la tenue et ce gâteau, une fois refroidi, pourra être mangé à la main…

N'ai-je pas omis de préciser qu'il te faudra garder un peu de beurre pour le plat ? Tu vas trouver la feinte :

soit il te reste du beurre au réfrigérateur, soit tu prends un peu d'huile au bout de ton pinceau de cuisine ;que tu aies mis l'un ou l'autre à l'intérieur du plat saupoudre de farine et fais tomber l'excédent ;sois patiente, on arrive à la conclusion !


L'appareil dans le plat de cuisson.

Le dessus rayé-décoré à la fourchette et de quelques lichettes de beurre

Le four réglé à 170° C

Une heure de patience et une odeur délicieuse dans la maison

Et… il est parfait, doré, chaud-chaud-chaud !

Tu arrives à l'épisode le plus difficile de cette simplissime recette, « La Longue Attente ».

Quand il est tout à fait froid, tu le mets au frigo pour le manger demain…


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