Gavroche revisité
Jean Claude Blanc
Gavroche revisité
Ne suis pas né d’hier, pas la faute à ma mère
Courageux, le suis guère, et ça me désespère
Un semblant visionnaire, mais je n’y vois plus clair
Les fratricides guerres, dévastent l’univers
Ecolos obtempèrent, rage Père Noël Mamère
Au Président, faut plaire, reprendre ses commentaires
Devenu l’arbitraire, de tourner à sa bière
On les dit missionnaires, en fait, sont plus très verts
On est tous dans la mouise, c’est la faute à la crise
C’est que partie remise, on guette enveloppe surprise
Une leçon bien apprise, pour flatter entreprises
Car elles sont sous l’emprise, des énarques matières grises
Ministres impuissants, restent les bras ballants
Fatalistes, faux semblants, mais résultat néant
Sur François nonchalant, souffle le vent méchant
Se fait le commerçant, des œuvres des savants
Je reste sur le cul par terre, modeste prolétaire
Les impôts coûtent cher, en cause, les fonctionnaires
Sont les boucs émissaires, d’une gestion droitière
La gauche est l’héritière, d’un budget dans l’ornière
Chacun a ses misères, ses emmerdes ordinaires
Prêcher dans le désert, on ne sait plus que faire
Comme tromper sa mémère, on pèche par adultère
Faut trouver la matière, pour plaisir satisfaire
« Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire »
J’ai parcouru les mers, ça c’est grâce à Cousteau
Gavroche revisité, j’en reprends les couplets
Je n’ai rien inventé, seulement trafiqué
Quand on observe le monde, on voit bien, c’est immonde
Les exilés abondent, et dans les flots succombent
En Afrique, c’est la fronde, mais l’Europe est féconde
Au lieu d’être gironde, va leur servir de tombe
En attendant prospèrent, les banques dignitaires
Le fric des rombières, a trouvé son repaire
Dans les îles carnassières, on aime les étrangères
Surtout leurs solitaires, inestimables pierres
Nous autres, pauvres péquins, on reste sur notre faim
Pas fabuleux festin, le chocolat poulain…
On nous tape sur les reins, et si je pige bien
Même si t’as plus rien, te rackettent les requins
Les manifs avortées, faut pas s’en étonner
Les socialos aux ordres, des bourgeois du Palais
Le chômeur oublié, votera plus jamais
Déjà ça d’évité, par Marine est tenté
Le Titi parisien, c’est un roman ancien
Y’a plus que des gandins, et des vieux galériens
Entre les deux, y’a rien, on n’a plus les moyens
Les riches entassent leurs biens, les pauvres comptent les points
Gavroche, reviens vite, les CRS s’agitent
Même qu’ils nous intoxiquent de leur gaz chimique
La valse république, s’est déguisée en flic
Taubira dynamique, lui donne la réplique
Mais couve la colère, ne plus se laisser faire
Le pays des lumières, devrait pas être fier
Des séances plénières, où l’on croise le fer
Ça rappelle l’avant-guerre, qui a pondu Hitler
Je sais, c’est contrariant, on n’est plus des enfants
On n’a plus guère le temps, de s’enfumer d’encens
C’est sûr que tout fout le camp, mais pas le raisonnement
Ceux qu’on croit mécréants, sont pas les moins croyants
On va être estourbis, par les peuples d’Asie
A leur air gentil, on croit qu’ils nous sourient
Malgré notre déni, on va être envahis
Non par les islamistes, mais par chinoiseries
Le livre des misérables, est posé sur ma table
Notre histoire est semblable, on n’en fait des pendables
En guise de barricades, c’est que la débandade
Car c’est plus convenable, de jouer les faux coupables
On nous refait le coup, « la crise est derrière nous
On a bouché les trous, resserré les écrous »
Nous, on a plus de sous, on a la corde au cou
Tu parles, si on s’en fout, on doit suer burnous
Gavroche ressuscité, mais plus en bonne santé
Va pas se sacrifier, pour une bande d’assommés
Le drapeau déchiré, est même foulé aux pieds
La France défigurée, fabrique des éclopés
C’est pas demain la veille, le pays des merveilles
Vous et moi, c’est pareil, on bosse comme des abeilles
Aux ordres des appareils, on nous pique notre miel
Tragique le réveil, d’un ciel sans soleil
« Joie est mon caractère, misère est mon trousseau
Je ne suis pas grand clerc, seulement petit oiseau » JC Blanc octobre 2013
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