Grains de café
touag
Non loin d'ailleurs, d'ici, à des années lumière, sous un ciel pourpre à peine levé, on sentait déjà cette boule de feu pénétrant la poitrine des hommes. Foudroyante encore et encore anéantissant le sol abrutissant les quelques branchages d'arbres délabrés sans vie depuis des lustres. Le ponton enfin, ce qu'il en restait, était chargé d'une brume matinale et comme toujours les odeurs vacquaient au gré des déplacements d'air.
Des mirages mêlés d'ivresses au loin semblaient se refléter dans un soulèvement de poussière orangée. Cela ressembait à des silhouettes se déplacant. Oui.. des silhouettes rentrant titubantes et fumantes les torses nus à l'air libre séchés de sel et de rides.
Face à la mer non loin des hangars où le blé made in canada pourrissait les sacs éventrés faute de remplir des estomacs vides et morbides, quelques barques s'en allèrent prises dans cette masse d'huile sans vent sans bruit se dirigeant au nord comme elles en avaient l'habitude comme elles décidaient tout à coup de couper ce qu'elles ne pouvaient fuir. Une routine de tous les jours sans espoir.
En prenant soin de regarder au loin ces embarcations, immobile et bloquant sa respiration, on pouvait surprendre de p'ti points noirs gesticulant jetant des filets à l'eau à babord et ou à tribord. Les formes bougeaient sans cesse comme affolées au contact de je ne sais quoi.
En allant plus loin dans mon imagination je me permettais de saisir cet instant et, tout occupé à guetter ce cliché aux intensités différentes, j'apercevais des imperfections à l'horiZon.. une peinture sur un tableau. Une toile dont ces mêmes virgules ou filaments ou encore points avaient été laissés là volontairement par son auteur n'ayant pas eu vraiment le temps de finir son oeuvre dans un pays où des sacs de blé éventrés pourrissaient dans des hangars non loin des hommes.
Le frêle mât se confondait avec cette légère brume envahissante et fuyante à son tour. Les coquilles de noix faisaient parties du décors peintes en bleue épousant l'océan. Comme des points crevant l'instant d'après, s'empilant les uns aux autres, se détachant de l'horizon innondé de tant de clarté minée par la chaleur mais toujours aussi visibles, les silhouettes se distinguaient. Ce fût le temps d'une énième sortie en mer où les hommes étaient devenus grains de café.
il y a eu un passage de ce que tu dit là !
· Il y a plus de 11 ans ·les souvenirs restent et j'incris ceux-là pour pas qu'ils s'oublient !
merci INSANE pour ton post à ce sujet !
touag
serais tu de ceux qui parcourent le monde ??? en jetant l'ancre dans des ports inconnus...pour que l'encre de ta plume nous inonde de merveilleux paysages.... ^^
· Il y a plus de 11 ans ·insane
et ou peut-être que j'y étais (clin d'oeil)
· Il y a plus de 11 ans ·merci INSANE
touag
tu as un sens développé de la description des scènes simples pour les rendre a la fois poétique et pleine de vie... :)
· Il y a plus de 11 ans ·insane