Groin
Jean Claude Blanc
Groin
C'est un fameux goret, grassouillet paresseux
Il ne tirerait pas le diable par la queue
Il passe ses journées, rivé devant la télé
Il se bâfre de tout, chocolats et beignets
Son réduit pour dormir, plutôt sa porcherie
Est jonché de débris, de papiers chiffonnés
Il s'enferme à clé, les volets repliés
Le groin c'est son surnom, pour son oncle, sanglier
Mais que lui reprocher, un ado emprunté
Est livré à lui-même à longueurs de journées
Elevé sans tendresse à la va je te pousse
Peut pas faire des miracles, suçant encore son pouce
Il poursuit à l'école, plutôt est poursuivi
Par les grandes études, celle des ânes bâtés
C'est pas grave, c'est ainsi, il nous fout bien la paix
Tout le monde s'en balance, n'ayant aucun avis
Un garçon silencieux, craintif et mystérieux
Dépourvu de malice, ne pense qu'à son ventre
Sa jugeote est celle d'un imbécile heureux
Rabroué sans arrêt, se replie dans son antre
L'avenir se profile, tant soit peu compliqué
De la place pour lui, pas gagné à l'avance
Nonchalant, tout plan plan, supporte la société
Comme on dit au pays, il a perdu les sens
Une histoire ordinaire d'un destin tout tracé
Sans aucune ressemblance à personne comparé
Je l'appelle le groin, sans aucune rancune
Hommage au sanglier qui fourrage sous la lune
Eduquer un enfant, pas une sinécure
Si tu lâches la bride il part à l'aventure
Ce fameux marmouset, pas été bien gâté
A la distribution de sa maternité
Certains sont élevés comme un troupeau de moutons
On confie à l'école le soin de l'éducation
Responsable bien sûr des échecs de ces benêts
On décharge comme on peut ses culpabilités
Les portes de l'ANPE, regorgent de misères
De ces gusses sans bagages, nébuleux solitaires
On leur sert malgré tout un petit RMI
Contre une signature raturée vite finie
Tous les mois juste pointer, c'est pas bien compliqué
Puis on retourne aux boules cette fois pour tirer
Se suffisant de peu, on trinque à la santé
République généreuse, qu'a ses pauvres à soigner
Il parait que tout se joue, dès les premières années
Le groin, le sanglier, a loupé l'ascenseur
Dieu fasse qu'il se raccroche, qu'il se sente motivé
Son destin entre ses mains, à craindre que c'est plus l'heure
Bien sûr pas poursuivi par les grandes études
Se rattrape au grattage de son crâne sans cervelle
Qui a cessé d'agir, n'en a plus l'habitude
Excuse éhontée, pour lui la vie est belle
On pourrait se demander, qu'il n'est pas très gâté
Issu des bas quartiers, sans parents délaissés
Se trouve le contraire, habite logement rupin
Seulement big problème, s'invente un destin
En proférant la haine, envers les maghrébins
Evidemment pas sa faute, si c'est un bon à rien
Rien faire de ses 10 doigts, pourquoi s'en inquiéter
Papa, maman pas là, métro, boulot, dodo
S'en moquent éperdument d'en faire un intello
Futur citoyen, qu'un jour pourra voter
Lui s'en abstiendra, tellement ça le dépasse
A moins que les extrêmes, viennent le solliciter
Contre un petit coup de main aura trouvé sa place
On parle d'intégration à sa façon le sera
Le manque de repère, voilà où le bât blesse
Français ou d'adoption, il faut faire vite ça presse
Ce gosse que je maltraite, à longueur de ce texte
Je l'ai imaginé, pour servir de prétexte
A mon indignation de voir notre République
Se déliter doucement sans même esprit critique
Avec unique recours, descentes de police
Hélas inutiles, d'avance moqués les flics
Alors tous patriotes, blacks, bronzés, jaunes ou blancs
Nos gamins ne font que mimer nos us nos faits et gestes
Ce petit sauvageon, un jour deviendra grand
Mais y'aura pas de vaccin… pour maitriser cette peste
Politique préventive qui tarde à venir
Pourvu qu'on ait la paix, pourquoi donc sévir
Des groins de cette sorte, s'en régalent les médias
L'humanité se meure, avale son acte de foi
Sur les plateaux télé, les bobos passent les plat JC Blanc avril 2021 (mal barrés…)
inutile de faire de grandes écoles de commerce pour vendre trois barrettes dans les cages d'escalier. :o))
· Il y a plus de 3 ans ·Hervé Lénervé