Guimauve.

Christophe Hulé

Guimauve, guimauve, quand tu nous tiens.

Ton vieil oncle se souvient quand je vous amenais à la plage de Pontaillac, Baptiste et toi.

Je ne pourrai pas venir à ton mariage, eh ouais, je bosse encore, et, dans mon boulot, septembre est un peu « surbooké », comme disent les jeunes en bon français.

Que le temps passe vite, je te souhaite tout le bonheur que tu mérites, après ton premier mariage qui a duré, désolé de ne pas savoir combien de temps il a duré, les divorces c'est comme la mode des suicides chez France Telecom, rebaptisée Orange, l'autre connard n'est peut-être pas un nazi, mais enfin...

Mais ton oncle déraille un peu, avec l'âge on voit tout en noir.

Ces souvenirs de vous deux à la plage, et ce spectacle de marionnettes qu'on avait créé avec une gamine, la fille des voisins de ma sœur en plein été à Royan, me reste un souvenir cher.

Ton papa est mort trop jeune, c'était une force de la nature, ma sœur et lui avaient divorcés avant qu'il ne crache ce putain de sang.

Son père avait fini avec une bonbonne, un peu comme une bonbonne à gaz, qui lui permettait de respirer.

Putain de sort !

Ouais, c'est du Zola et alors ?

N'importe qui pourrait dérouler un chapelet plus ou moins ressemblant.

Putain de vie.

Mais n'écoute pas ton vieil oncle gâteux, et toutes ces horreurs que j'ai dites, vis ta vie de jeune comme je l'ai fait aussi, contrairement aux apparences.

Parfois on se demande si la seule richesse en ce monde n'est pas la jeunesse.

Condamnés que nous sommes à errer dans cet entre-deux, c'est un peu comme mourir deux fois.

Vos projets sont les vôtres, je ne suis pas vos parents mais j'adhère à cent pour cent.

J'avoue sans honte être un peu jaloux, je suis passé par là, comme l'humanité toute entière, j'exclue les saloperies qui ont pourri l'histoire, avec un petit « h ».

Soyez heureux et que rien de mal ne vous arrive.

Signaler ce texte