Gulzarama - épisode 257 - mardi 9 septembre

 Résumé

Apparition 

À l‘écart des discussions enflammées, Wictorius sirotait un jus de pastèque, tandis que son guide ailé picorait les miettes d’une gâteau. 

- Mais qu’est-ce qu’il m’a pris de suivre un oiseau ? 

Pourtant, aucun doute n‘était permis, le volatile coloré l’avait délibérément conduit à O Grande Pinochet. Le légendaire vainqueur de la fièvre rouge au Chili, ancienne terre de scandaleux profits, n‘était pas oublié. 

D’un autre côté, le grand homme n’avait guère écrit. L’Histoire n’avait retenu qu’un trop long recueil de poésie militaire. 

- Quelle chaleur ! Garçon, un jus de citron glacé ! 

En plein doute, Wictorius se recroquevilla sur la banquette. Pourquoi son vieux maître en Numérique de Combat ne l’avait pas appelé en personne pour le prévenir d’un danger imminent ? À moins qu’il ne soit mêlé au plan Anastasia, qu’il lui ait délibérément menti… 

Nerveusement, Wictorius sniffa son dernier paquet d’Alegria 880. Aucune menace ne semblait poindre parmi cette jeunesse de la Cidade Intelectual correctement peignée qui refaisait le monde avec des mots trop compliqués pour elle. Au-dessus du jukebox à discours trônait l’emblème officiel du Groupe Révolutionnaire Universitaire et Protestataire qui conduisait l’Humanité vers la Paix, un livre traversé d‘un couteau. 

Restait un ultime espoir, la véritable connaissance. Par la borne weby du café, Wictorius contacta une Turingo par sa discrète interface. Ces mémoires avaient bonne réputation. 

- Mais c’est honteux, le prix pour une recherche sur Anastasia est exorbitant ! 

> je ne suis pas une mémoire philanthropique. économisez et recontactez-moi. adieu. 

Les sempiternelles réclames envahirent à nouveau l‘écran. Affreusement dépité, Wictorius retourna s’asseoir. Il ne survivrait pas au déshonneur d’une défaite contre l’insaisissable  Canard ! Il se suiciderait sur la plage la nuit prochaine….

L’oiseau de toutes les couleurs avait disparu, remplacé par une envoûtante femme, toute de noir vêtue.

- Venez donc  près de moi, bel espion…

La suite demain !