H.
Christophe Hulé
Il faut briser les codes, bousculer les traditions, déshabiller les préjugés, mettre à mort les rites barbares, en découdre avec les inégalités millénaires, faire la guerre à la guerre, remettre les petits devant pour la photo des siècles, passés et à venir, si l'on espère hélas des siècles à venir, ça n'en prend pas le chemin.
L'égalité et pas l'égalitarisme, on sait ce que ça a donné dans l'histoire, de Staline aux Khmers rouges, et tous les charniers de l'histoire avec un tout petit « h », comme dans « honte », « horreurs », ce « h » de « humain ».
Pour le Nouveau Monde, déjà ancien malgré les promesses d'un monde meilleur, la Guerre de Sécession a marqué la fin de l'innocence, mais aussi de l'esclavage, tout est compliqué évidemment.
Les dictateurs ont eu leur heure de gloire, il y a peut-être eu, c'est vrai, un embouteillage à la veille de la Deuxième pas Glorieuse, mais ils sévissent encore.
De la guerre d'Espagne au Rwanda, bien sûr que je mélange, comme on me l'a dit, mais la matrice est la même.
Décimons-nous les uns les autres.
Je pourrais m'extasier sur les petits oiseaux, ce bouquet de fleurs, ce retour du printemps, ce rayon de soleil, j'en passe et de plus guimauves.
On croit qu'un seul de ces tordus a décidé de rallumer la flamme, et, bien sûr, c'est toujours pour de bonnes raisons, un tordu qui ne boit pas, c'est déjà suspect en soi, mais ce tordu ne fait que dépasser d'une tête nucléaire tous les autres, en place ou en devenir.
Il faut briser, bousculer, déshabiller, mettre à mort, en découdre, faire la guerre à ce suicide annoncé et ce n'est pas faute d'avoir la conscience des précédents.
Que l'on parle de la Shoah, se dire que le mal absolu érigé en système, la haine à l'échelon industriel, planifié, budgétée, a existé et perdure, comme un cas d'école.
Quand on veut aboutir à quelque chose, il faut s'en donner les moyens, n'est-il pas ?
Ceux qui visitent Auschwitz sous un soleil de plomb n'en sortent pas indemnes.
Ces foules de squelettes en pyjamas rayés, encore vivants pour la photo.
Ceux qui furent des femmes, des enfants, des hommes.
Vous pouvez à loisir prendre la télécommande pour regarder ailleurs.
Je ne suis pas en train de vous culpabiliser, moi-même je pleure à la moindre allusion aux camps de l'horreur.
Certains n'ont pas eu l'occasion d'attendre de mourir pour savoir s'ils finiraient en enfer, ou si l'enfer existe.
Moi je pense aujourd'hui à l'Afghanistan, à l'Ukraine, et j'ai honte de ne pas vous donner une liste exhaustive de ce qui démontre que rien a changé.
Je vais passer un weekend peinard, de ce côté-ci de la planète, pour des activités tranquilles avant de devoir « affronter » la reprise du lundi, pour un boulot tout aussi peinard.
Certains me diront que se pencher sur ces saloperies me déculpabilise, et ils n'auront pas tort.
Mais c'est toujours mieux que ceux qui n'y pensent même pas.
Oui la vie est belle pour qui est bien né, dans les recoins paisibles de notre foutue planète.
Il faut accepter tout cela et ce n'est pas facile sachant que ce qui arrive à certains peut nous arriver aussi, comme nos aïeux l'ont vécu ou fait vivre aux vaincus !
· Il y a presque 2 ans ·yl5
C'est vrai, ceux qui vont au front, des deux côtés, sont dans la même galère.
· Il y a presque 2 ans ·Voilà près d'un siècle qu'il ne nous est rien arrivé, comme ces miraculés rongés par la culpabilité, après un naufrage, un crash ou le Bataclan.
Christophe Hulé