"HALE"(seconde partie)
pierre-ysilda
H ate
A nd
L ove
E ver
2
Elle parti. Sans ostentation, sans se retourner, aprés un simple baiser sur la jou et cette promesse tacite de se revoir cinq jour plus tard. Elle s'enfonça dans la rue, je la regardais faire.
Pour reprendre un peu consistance, je commandai un dernier verre sans pour autant reussir a éffacer totalement de mon visage ce sourire niais. Cherchant quelques instants un regard complice autour de moi, pour plonger rapidement dans une contentation toute béate. En un moment, plus rien n'existait. Exit verres, serveurs, garçons et filles. Les musiciens qui s'échinaient a donner du leurs, etaient silencieux. J'étais au milieu de nul part, enfouie en moi. Je finis mon verre, le claqua sur le bar et remontant mon col de veste; je quittais le bar en glissant sur le sol. En arrivant chez moi je me couchais. Cette nuit la ce ne fut pas morphée qui me prit dans ses bars, ce fut elle.
Lorsque j'ouvris les yeux, Noémie dormait encore. Je constatai se presence avec la considération de l'habitude. Ma tete etait dèja a ma soirée de la veille, quand sortant du lit doucement, j'attrapais cigarettes, zippo et téléphone. Puis je descendis dans la cuisine pour ma dose de caféine matinale. J'allumai mon téléphone, soigneusement eteint avant de dormir "au cas ou" et attendi la premiere vibration. Elle arriva avec l'icone du message et mon coeur fit une pause : "Merci pour ce moment hier, ravis de t'avoir rencontré. je suis vraiment très contente. J'attendrai ton message ces jours ci. bisous Hale.". Mon ventre se contracta, et je du garder pour moi ce rire nerveux qui montai dans ma gorge. Il s'etouffa dans un souffle. Bouilloir, filtre et café, clope et Zippo. La porte s'ouvrit, Noémie les yeux collés et toute habillée encore des reste de sa nuit, me sourries.
- Tu fais du café ?
- Je suis entrain. Bien dormis ?
- Pas très bien...Tu est rentrè tard hier soir ?
- Non pas tellement.
Elle attrapa une cigarette dans mon paquet, l'alluma.
- Comment s'est passé ta soirée ? t'as fait quoi?
- Oh rien de fabuleux. quelques Bieres, fermeture du bar. classique.
Silence.
- Ok. Le café est bientot prés?
- Je suis sur le point de le faire couler...
Elle se diriga vers le salon, alluma le pc pandant que je ramenais verre, tasses et sucre.
- Noé, deux sucres comme d'habitudes ?
- Oui s'il te plait. Donc soirée calme hier ! Je ne t'ai pas entendu rentrer...
- Je ne voulais pas te reveiller, j'etais claqué. Je n'ai pas trainé. T'as vue? Il fait beau, on vas toujours a la plage cette aprés midi?
- Oui, je dois bipper Charlotte pour qu'on passe la chercher. Je lui dis quelle heure?
- Je ne sais pas. Il est bientot midi, on traces a treize heure trente...Dis lui de nous guetter pour quatorze heure.
Cypress hill emplit la piece. En moins de temsp qu'il ne faut pour le dire, j'eatis sous la douche. Quand je ressorti de la salle de bain , elle etait dèja habillée.
- Tu ne te douches pas ?
- Non au retour plutot. Je suis prette, on se caase ? j'aimerai chopper du tabac au passage.
- Ok , j'attrappe les clefs. Tu prends le sac?
Nous roulions toutes fenetres ouvertes. A moitié allongée sur la banquette deux places du Renault J5 jaune surnomé "pikachu", les pieds dehors, Noèmie cherchait sous le lecteur un disque pour pallier au silence. La mer défilait sur notre gauche, le ciel etait clair. l'été flottait dèja dans l'air , avec cette précocité toute méridionale. Le temps de lancer "mannekin" de Taxi Girl, nous arrivions a Frontignan. Charlotte, chapeau de paille sur la tete, robe a fleurs et sandales aux pieds nous attendait dèja en bas de chez elle. Noémie se redressa pour se decaller vers moi, et Charlotte s'installa.
- salut poulettte !
- Salut les gens !
- Ca va? Je t'embrasse pas car je conduis, mais le coeur y est...
- Quoi de neuf?
- Oh pas grand chose, le départ s'organise ! répondit Noé
- Tu parts quand ?
- Dans quatres jours, par le tarin de nuit. Je commence le taf la semaine prochaine.
- Et toi Pierre, tu montes en meme temps?
- Non, je vais rester quelques temsp ici, j'ai rien a foutre en Charente, Charlotte bosse et je crois que je vais finaliser mon insciption a la chambre du commerce ici, et puis...profiter un peu.
Le temps de tarverser Sete, et de garer le J5 et nous etions déja sur la plage. Mon téléphone vibra dans ma poche. Nous posames les serviettes, j'enfilai mon short pendant que les filles se passaient de la crème solaire indice 15.
- On vas se baigner ? Vous venez ?
- Non allez y les filles, je prend mon temps. Je crois que je vais lire un peu. Mais ne vous eloignez pas du trop du bord, je vous regarde ! Rires.
Elle s'avancerent vers la mer. Quand elle furent assez loin, je consultai mes messages. "Hale : Je pense a toi." Je fut plein de gratitude pour ma propre patience qui me fit attendre que les filles soient loin pour lire ce message, car j'etais boulversé. Et l'idée d'étre trahit pas ma simple attitude m'obsédait. Le temps de répondre "Moi aussi, j'ai très envie de te voir" a ma petite corespondante de feu, et j'attrapais mon Céline pour me plonger dans une lecture aussi salvatrice que superficielle. Ce livre n'etait plus un livre, mais un masque entier derriere lequel me cacher, et pour quelques heures encore. C'etait ma crème solaire a moi, mais pas pour le soleil du zenith, mais celui qui brulait dans mon corps.
L'aprés midi se passa tant bien que mal, mais se passa. Entre lecture, bains, sieste et farniente je fis illusion. Parfaitement. Rien ne m'obsedait, j'ètais simplement a la plage avec ma copine et une amie. Une personne comme une autre, parmi des gens comme moi, sur une plage plublique. J'arrivais presque a m'en persuader. Losque le soliel se fit plus bas, la plage plus calme, nous decidames de ranger nos affaires pour une ultime ballade les peids dans l'eau. Il s'agissait aussi de prendre son temps pour eviter le flot automobile des touristes etrangers et locaux, deja présent en nombre relativement important en cette avant saison balneaire. A celui des touristes, nous préferions celui de la mer et le resaque sur nos pieds. La journée avait ete magnifique, la soirée s'annoçait douce et serreine. La chaleur et le climat, ça vous change un homme, ou du moins toute sa vision du monde qui l'entoure et offre au temps qui passe, une chance de se dérouler autrement que dans l'ennui glacé et sombre de l'hiver. Nous étions bien, si bien que l'espace d'un instant j'ai presque reussi a oublier mon obsession brune.
Une fois passés sous les douches froides de la plage, je proposai aux filles de rester diner a Sete. je connaissais une gargote simple et typique du coin, préférable a un de ces tristes restaurants éphéméres qui sont montés sur la plage dés le printemps, et qui ressemblent au "Dome du tonnerre" du film "Mad Max 3" , Tina Turner et Mel Gibson en moins. La décision fut prise de monter au "social" , un bar sur la coline de Séte, connu surtout des autochtones et des "artistes" que des touristes. Ils faisaient dèja a cette époque de l'année des "soirées brochettes" en exterieur, sur fond de Ricard et de vin rosé. Il se situe sur les hauteurs de la ville, coincé entre le mont avec une pleine vue sur la mer. C'etait juste l'endroit ideal pour une soirée entre amoureux et amis.
Au retour, nous etions tous bien fatigués et un peu saoulés par l'iode, et bien sur le rosé. Alors que nous roulions silencieux et groggys, Noé proposat a Charlotte une soirée film a la maison. Il nous restait encore quelques bieres, un peu de shit et prenions du plaisir a partager cette amitié. C'est sans grande réflexion et aprés s'etre assurée que je pourrai ma ramener le lendemain, que Charlotte se laissa inviter. Dans le fond, j'etais soulagé par la proposition de Noémie : Tout ce qui pouvait a la fois me distraire et retarder le face a face inévitable entre moi et celle qui partageait ma vie depuis bientot 7ans était du pain béni.
En arrivant, a peine le temps d'echanger quelques mots avec Charlotte pendant que Noé prenait sa doouche, et nous etions devant le film. Joint et biere, puis joint a nouveau. Mon téléphone posé sur la table, se mit a vibrer. Dans un sursaut je le saisi juste avant la main de Noémie ne se pose dessus. Je vu son etonnement devant mon geste.
- Hey, calme toi ! Je ne vais pas ye le voler ton téléphone !
- bah je sais pas ! c'est mon téléphone quoi ! je peux l'attrapper tout seul !
- Mais c'est bon, détends toi ! Tu m'as l'air bien tendu...C'est qui ?
Le coeur haletant un peu en panique, j'ouvris le message :"Maman : Quand rentres tu en charente?"? Rire interieur.
- Ma mére, elle veut savoir quand je rentre.
Et comme je n'avais rien a cacher, je lui fis voir le message.
- Bon ! je vais me coucher les filles ! J e suis mort ! Bonne nuit !
Le temps d'embrasser les filles, j'etais au lit. Avant la nuit, je decidais de renvoyer un message : "Pensé a toi toute la journée ! comme j'ai hate de te voir ! j'espere que tu vas bien , bisous !"
Je fermais les yeux, et nouveau elle dansa. Et peut étre plus encore que la veille. "trois jours !" me dis je, "trois jours...".