Hantée

redstars


C'est comme si la nuit froide et hivernale avait posé son grand manteau de givre sur mes épaules nues. Je grelotte. J'ai froid. Oui, j'ai tellement froid...

 

Je marche ainsi, laissant derrière moi des traînées d'étoiles. Elles heurtent le sol et créent une nappe dorée, comme un chemin pour les âmes égarées.

Que dois-je faire, je me le demande. Et le manteau est si lourd. Comment fait-elle habituellement ? Pour ne pas s'écrouler sur nos toits, sur nos têtes, sur nos vies ?

 

J'avance, lentement, telle une magicienne au regard triste et perdu, noyée dans une veste bien trop grande. Autour de moi volètent de petites poussières noires, telles des plumes minuscules, et sous mes pieds gisent des os indistincts, qui craquent à chacun de mes pas.

Qui sont tous ces morts, sur quel champ de bataille je me trouve ? Oui, ça craque. Quel son désagréable. Mon pied droit s'enfonce alors dans un crâne, qui me cisaille immédiatement, et le sang coule dans ce songe étrange. Même mort, le combattant l'est toujours…

 

Je traverse cet espace aux allures de cimetière, hantant les environs au fur et à mesure, pas après pas.

Mes pieds nus sont ensanglantés, écorchés, je peine à marcher droit. Et les étoiles glissent, et s'étalent, marmelade... et les comètes s'échappent, et s'envolent, météores... et derrière ma traîne poussiéreuse, une voie presque lactée s'est dessinée.

Je suis complètement perdue mais je sais où je vais. Oui, j'avance et je sais où je me rends. Il est l'heure. Je vais enfin souffler sur mes cierges d'antan.


 

Écriture automatique du 22/11/17
Bande-son : Snow Patrol – Run


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