Helena Kork 7
Bob Tass
Je m’écroule sur le canapé d’une humeur…………….et je rappelle Clara, ça sonne deux fois et c’est un accent slave qui répond :
- HCR logistique Genève, allo….
- Bonjour, Clara c’est Liana.
Oh chouette alors, comment vas tu ?
Pas trop bien en ce moment, mais bon j’ai tellement de travail que j’ai rarement le temps de m’apitoyer sur mon sort.
Raconte……….. ;
Une autre fois. Dis donc je serai à Paris demain midi pour 36 heures je descendrai bien te voir à Genève si tu as rien de mieux à faire.
Oui c’est une super idée, mais j’ai peut être mieux, je dois aller à Paris après demain, laisse moi voir si je peux pas avancer mon voyage d’un jour, j’aimerai bien passer un jour avec toi là bas. Est ce que tu serai d’accord ?
Ouah ! Super, on fait comment ?
Je te rappelle dans deux heures, ça ira, tu descends où à Paris ?
Sheraton Montparnasse.
Ca va, si je te rappelle pas, c’est que c’est moi qui te réveille demain matin.
Génial, alors à ce soir ? Ou à demain !
Ok à tout à l’heure…………ou à demain.
Je me retrouve un peu et je suis super contente à l'idée de revoir Clara et Paris.
Deux minutes plus tard je hèle un taxi.
Prenez vers le pont de Brooklyn, je vous indiquerai la route.
Haiphong Station
Vingt minutes plus tard je pousse la porte du café et d'un coup d'œil je repère Nando, John et Wall assis autour d'une table avec deux inconnus. C'est Nando qui m'aperçoit le premier, il se lève et viens vers moi la main tendue.
Bonjour Liana, quelle bonne surprise…….
J'ignore sa main et l'embrasse comme j'aime, un vrai baiser de mes lèvres sur ses joues, pas cet espèce de frotti-frotta ridicule joue contre joue. En me reculant je vois à son air qu'il a aimé mon baiser.
Tu est venue toute seule ?
Ben oui, je part demain matin à Paris pour le boulot et je voulais vous revoir.
C'est super, viens t'asseoir avec nous, et Kill il est où ?
Notre Kill est au boulot.
Arrivé à leur table j'embrasse John et Wall et serre la main des deux inconnus que John me présente.
Liana, une collègue de Kill que vous avez déjà croisé ici. Alain et Emiliano qui bossent avec John. Dis donc Liana, on vient de commander à manger, tu manges avec nous ?
Avec plaisir je meurs de faim !
On cause un peu de la pluie et du beau temps et un moment plus tard arrive un grand plat de calamar grillé avec une sauce aigre-douce, chacun de nous pioche dans le plat les morceaux de calamars avec les doigts avant de les tremper dans la sauce, c'est délicieux mais bon dieu que la sauce est forte……….
J'en profite pour observer les nouveaux, Alain est un beau jeune homme au regard sombre et pénétrant qui parle souvent de technique aviation avec John. Emiliano qui visiblement ne se sent pas concerné par leurs histoires d'avion parle surtout avec Wall et Nando de l'Asie du Sud-Est que je connais bien. C'est un bonheur de les écouter et je me rends compte que si je connais très bien cette région eux ils la connaissent encore plus profondément, du plus profond des rizières et des bordels jusqu'au sommet des montagnes et aux méandres du Mékong.
Plus je regarde Emiliano, plus je l'écoute parler et plus je me sens prête a beaucoup de choses.
Une fois le repas terminé je file aux toilettes pour me laver les mains et en revenant je me pose sur un tabouret au bar.
J'observe mes nouveaux amis et ne reviens pas de l'effet que me fais cet homme. J'essaie de m'intéresser à mon environnement et mes yeux me ramènent discrètement mais sans cesse à lui. Attablé, vêtu d'un jean et d'une chemise beige il parle toujours avec ses amis et la salle résonne régulièrement de leurs éclats de rire. Ses yeux, ses yeux sont d'une expressivité qui me sidère, en quelques instants j'arrive à y voir de la tendresse, de la haine, du respect, de la colère, de la joie. Et puis sa bouche, son sourire qui a du en désarmer plus d'une, dure et tendre à la fois, une bouche qui doit savoir aussi bien mordre qu'embrasser.
Une bouche qui donne envie.
Du coin de l'œil je le vois se lever et je me dis qu'il va aux toilettes ou alors passer un coup de fil, il va passer à coté de moi et nos regards vont se croiser, ne le rate pas……
Arrivé à ma hauteur nos regards et nos sourires se croisent comme je le voulais, mon dieu quel regard et quel sourire…………
Il s'arrête devant moi et je suis surprise par sa petite taille et encore plus par l'énergie qu'il dégage, probablement un véritable paquet de nerfs camouflé sous une couverture de sérénité ce mec là.
Excusez-moi Liana, vous venez souvent ici ?
Depuis hier oui !
Il éclate de rire, un vrai rire et je ris évidemment avec lui.
Je suis une collègue de Kill et il m'a emmené ici hier pour le première fois.
Et ça vous a plu et vous voulez voir ce que ça donne sans ce vieux Kill ?
Oui c'est ça, aussi surtout parce qu'il m'a dit que si je venais aujourd'hui je verrais Emiliano.
Il ris encore et j'adore l'entendre rire comme ça.
Un vrai pote ce Kill pour me faire de la réclame auprès d'une jolie femme comme vous! Mais bon, c'est vrai que je passe pas souvent ici, pourtant j'aime bien ce bar et avec le boulot c'est pas vraiment facile.
Vous êtes dans le transport c'est ça ?
C'est ça, je fais du fret avec John et Alain , le grand et l'autre qui sont à notre table là bas.
Et vous repartez ?
Demain matin, en Afrique du Sud.
Moi aussi demain matin, d'abord à Paris et puis après au Bénin.
C'est sympa l'Afrique de l'Ouest, je connais un peu la Sierra Leone et le Libéria.
Son tel sonne, il décroche et recule dans l'ombre vers le coin du bar en m'adressant un petit signe pour m'inviter à le suivre:
" Salut mec………oui ça va…… à Brooklin avec John et Alain, le zinc est OK on descend sur Joburg demain matin. Et toi ?………..OK, je le lui dirais…….. ça marche…….. allez salut"
Un pote français, une vraie bombe ce mec là, comme un couteau à cran d'arrêt ouvert dans la poche, mon meilleur ami avec ceux qui sont là.
Vous parliez du Libéria et de la Sierra Léone…, pas vraiment calme ces coins là ?
C'est vrai, mais les coins calmes n'ont pas besoin de nous et nous on a pas non plus besoin d'eux, nous avons choisi notre camp depuis longtemps déjà.
Et quel camp avez vous choisi ?
Son regard se perd sur les rayons qui supportent les bouteilles et j'y vois briller une lueur de dureté
La liberté de voler et de vivre comme je l’entends, ne rien reconnaître d'autre que ma volonté d'homme libre.
Mais vous savez que ceux qui ont de l'argent pour payer et vous permettre de mener votre vie sont rarement très propres ?
C'est exact. Comme ceux qui viennent du secteur de l'énergie ? Vous par exemple ? Et tant d'autres encore. Mais je ne vous apprends rien, vous êtes en plein dedans !
Tout en parlant son visage se rapproche du mien presque à me toucher, son regard rempli de petites lumières me semble s'être vissé dans le mien. Ses lèvres sont à quelques centimètres des miennes, il me sourit, ses yeux pétillent alors que j'assume une véritable petite inondation. Je décide que c'est à moi de faire et je ne ferme pas les yeux quand je l'embrasse et lui non plus. Ses lèvres sont aussi douces que son sexe est dur et me rempli de bonheur quand je le sens en me collant à lui. Nous sommes tout les deux accoudés au bar et je sens sa main s'emparer de la mienne pendant qu'il me presse doucement contre le mur à l'angle du bar, je me sens comme saoule de désir et de ma main libre je lui enserre la taille et je me colle, je me colle encore plus à lui.
Notre baiser n'en finis pas. J'aime le goût de sa bouche, mélange d'alcool fort et de tabac, un goût qui lui ressemble, un goût de désir, un vrai goût d'homme et de liberté.
Je me demande ce qu'il fait de sa main libre quand la sens se glisser dans ma culotte, je me demande à peine comment il a pu glisser sa main aussi haut sous ma jupe sans que je la sente, l'air de rien avec de petits mouvements ma culotte se retrouve sur mes chevilles. C'est à ce moment que je reprends conscience: je suis dans un bar rempli de types pas vraiment comme les autres et si j'arrête pas Emiliano maintenant il va me baiser devant tout le monde, enfin presque car nous sommes dans la zone d'ombre coincé entre le coin du bar et une grande plante verte. L'idée de me faire baiser comme ça, comme une louve par son loup devant sa meute fait encore plus monter mon désir. Nos lèvres se séparent pendant que je dégrafe les boutons de son jean, je ne peux pas m'empêcher de baisser les yeux pour admirer le spectacle, il est droit, fier dressé vers moi et je suis la reine de l'univers quand il m'embrasse et se glisse doucement en moi. Je n'en reviens pas de ce plaisir qui me bouffe le bas ventre, je tourne les yeux vers la salle et de voir tous ces hommes multiplie encore mon plaisir, si j'osais je leur demanderai de venir contempler ce que cet étranger est en train de me faire. Et puis son sexe est tellement dur, tellement doux, sa façon et son rythme lent et fort à la fois………… Je me sens partir de loin, perdre pied, seulement me mordre les lèvres pour ne pas crier. Il me regarde dans les yeux quand je jouie, ses yeux qui me prenne tout entière, emplie de tendresse et de joie. Je laisse aller ma tête sur son épaule et je murmure un vague merci auquel il répond par un petit rire étouffé.
Il glisse encore un peu en moi comme pour accompagner ma descente et puis se retire tout doucement, comme il était entré.
C'est moi qui pose la question :
Et toi ?
Son regard se fait encore plus doux quand il passe sa main derrière ma nuque pour me guider vers lui, je m'accroupis et le prends dans ma bouche……… Qu'est ce que c'est bon, j'en suis à me demander si je vais pas jouir encore une fois quand je le sens grossir et durcir encore plus fort et se vider en moi. C'est lui qui me redresse, nous nous regardons presque étonné de ce qui vient de se passer et je l'embrasse comme une folle, j'ai littéralement envie de le bouffer ce mec là !
Pendant qu'il reboutonne son jean je récupère ma culotte encore accroché à une cheville et la fourre dans mon sac, lui il commande un alcool de riz et moi un rhum blanc puis me dit qu'il doit aller pisser et s'éloigne.
La serveuse sert nos verres et me glisse d'un air entendu:
Il est drôlement gentil n'est ce pas ?
A son air je comprends que rien de ce qui vient de se passer ne lui a échappé, et alors que j'aurai pu m'imaginer rougir à cette idée je me sens grandie et fière de moi.
Oui c'est vrai, il est vraiment très gentil…………
Quand Emiliano revient il se pose à coté de moi et j'essaie de le faire un peu parler de son pays, je comprends rapidement qu'il ne souhaite pas causer de son pays ou de lui et me propose de rejoindre les autres. Je le retiens par le bras :
Dis, tu crois qu'ils ont vu ce qu'il vient de se passer entre toi et moi ?
Il me sourie.
Oh ça oui !
Tu en est sur ?
Absolument, si ces gens ne regardaient pas ce qui se passe autour d'eux ils seraient tous morts depuis très longtemps, tu peux me croire.
Nous rejoignons la table et c'est John qui pince sans rire me complimente sur mon teint magnifique et propose de lever un toast à moi qui suit leur nouvelle amie. Je me dis que je suis en train de vivre un infini bonheur.