Here comes the Sadness
Juliet
Se perdre pour se retrouver,
se cacher pour se découvrir,
chercher à ne rien éprouver
d'autre que l'envie de s'ouvrir.
Un petit animal qui se cabre,
un petit animal qui se cambre,
qui tressaille sous les coups de sabre
porté sur lui jusque dans sa chambre.
Anesthésier les douleurs qui me rongent
pour prendre un nouveau départ ;
et décider des couleurs de ces songes
qui formeront un rempart.
Plonger mes rêves dans de beaux draps
jusqu'à anéantir toute notion de réalité ;
faire une trêve dans de beaux bras
jusqu'à me départir de l'impression de fatalité.
Combler le manque pour combler le vide,
à défaut de pouvoir combler mon coeur.
Tomber le masque froid et impavide
de ce faux moi abreuvé de rancœur.
Gravir les montagnes de ma pudeur
et descendre au plus profond de mes peurs.
Ravir les plus folles de mes ardeurs ;
ravi mon corps pris par mes kidnappeurs.
Acheter mon futur avec leur argent
et mettre mon bonheur entre toutes les mains ;
me jeter en pâture auprès de régents
qui veulent mon honneur contre mes lendemains.
Finir par tout jeter en arrière,
abolir les dernières frontières,
et si jamais il gèle à coeur fendre
brûler et renaître de mes cendres.