Hip hopoésie vol.02

nrik

Ici, l'idée de cette chronique, c'est d'essayer de vous montrer qu'il y a de véritables poètes dans le rap. Loin des clichés que certains peuvent s'imaginer. Pour le reste, à vous de juger.

Le rap a bercé ma jeunesse entre deux lectures des "Fleurs du mal"... Pas très original pour un gamin du milieu des années 80, mais ce qui l'est plus c'est que c'est sûrement cette musique qui m'a donné envie d'écrire à mon tour. Ma voix de canard m'a vite fait comprendre qu'il valait mieux que j'apprenne les auteurs classiques. Il n'empêche que certains de ces artistes sont de véritables poètes capable de transcender un état d'esprit comme peu d'auteurs savent le faire. Je ne cherche à convaincre personne, mais si par hasard j'y arrivais alors je commencerai à me dire que peut être ce dont souffre le hip hop c'est comme pour tout le reste : le nombre de connards qui squattent les premiers rangs. Les prochains volumes ne reprendront pas forcément cette explication et je promets d'essayer d'en poster suffisamment régulièrement. En attendant si vous aimez le hip hop et que vous pensez à d'autres textes que je ne mettrais pas, n'hésitez pas à me les proposer en commentaire. Merci.

Pour ce deuxième de rencontre en rap et poésie, je vous propose de découvrir un texte d'Akhenaton (oui, oui, celui-là même qui a chanté "Je danse le mia"... beh figurez-vous qu'il n'a pas fait que ça), extrait du Black Album, et qui s'intitule "Mes soleils et mes lunes" (2002) :

"Pour mes soleils et mes lunes, j'emporterai, tous les soleils et les dunes. Tous les palais, les jardins, l'or, vus dans mes sommeils et mes plumes. Je rendrai aux nues, la pluie d'étoiles qu'est tombé sur terre de la voûte céleste. Moi sommaire mère poussière assise sur la croûte terrestre. Regard nébuleux, car mes songes portent aux éthers. Point de vue fabuleux, insuffle l'air neuf, pur au coeur de mes feuilles et mes vers. Mansarde ouverte sur une cité de lumière, où l'horizon se perd sur des tours et des dômes, paisible havre de paix pour des femmes et des hommes. Pour vous, je porterai une source pure, jaillie d'un rocher, que jamais l'aventurier n'a touché, ni l'aîné pour ses soeurs et ses frères. Cavalier, fier, porteur d'amour au fond du Cypher. Chacune de mes prières, sert Dieu, perd maudit Lucifer. Dans la soie de Samarcande, j'envelopperai mes douces pensées pour vous, et votre mère.  Panserais toutes mes blessures au cœur de mon âme et ma chair.  Ne voyez pas l'univers, comme une frontière entre le sombre et le clair, le sabre et le clair, catégories, des classes comme le notaire et le clerc. Je poserai au-dessus de vos têtes un bouclier fait de cuivre et de fer. Où Dieu scellera notre union éternelle comme le tonnerre et l'éclair. Je dépose ma vie à vos pieds, je n'en ai qu'une elle est chère..."

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