Hip hopoésie vol.05

nrik

L'idée de cette chronique, c'est d'essayer de vous montrer qu'il y a de véritables poètes dans le rap. Loin des clichés que certains peuvent imaginer. Pour le reste, à vous de juger.

Si le poète se cache dans le hip hop, il se dévoile toujours sous la plume d'Oxmo Puccino. Peut être le plus connu des porte-paroles de ceux dont la rue a forgé l'écriture, le plus reconnu aussi par les milieux littéraires mais savent-ils seulement pourquoi ? Plutôt que de répondre à cette dernière question, voici le premier couplet de "L'enfant seul", sortie en 1998, sur l'album Opéra Puccino

"T'es comme une bougie
Qu'on a oublié d'éteindre dans une chambre vide,
Tu brilles entouré de gens sombres voulant te souffler
Celui qui a le moins de jouets
Le moins de chouchous
Celui qu'on fait chier
Le cœur meurtri et meurtrière est ta jalousie;
L'enfant seul se méfie de tout le monde, pas par
choix, mais dépit, pense qu'en guise d'amie
Son ombre suffit
Une solitude qui te suit jusque dans le sexe
Mon texte coupe l'enfant seul en deux espèces :
Ceux qui baisent à l'excès mais souhaiteraient se
Fixer à une femme plutôt qu'à mille fesses
Quand l'autre sorte écoute souvent la même
Chanson dans le poste, et porte le deuil d'une
Relation morte et reste l'oeil humide.
La tête baissée laisse le coeur sur l'estomac,
L'estomac sur les genoux, ma tristesse n'a d'égale
Que le coup de gueule muet de l'enfant seul
Que nul ne calcule."

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