Histoire des Hommes

Sébastien Bouffault

La Deuxième Guerre mondiale (2/2)


Après l'attaque de la base navale de Pearl Habor, les Américains décident donc d'entrer en guerre. Grâce à un programme de reconversion des industries (Victory Programm), le Président américain décide de fournir 35% des armements qui sont utilisés contre l'ennemi et font du pays l'«arsenal des démocraties ».

En réponse aux actes de sabotage partout en Europe, HITLER fait adopter le décret NN (Nacht und Nebel : Nuit et brouillard) ordonnant la déportation de tous les ennemis intérieurs du Reich. Jugés à huis clos par des tribunaux spéciaux (Sondergerichte) et par le Tribunal du peuple (Volksgerichtshof), les criminels, les détenus politiques, les émigrés, les témoins de Jéhovah, les homosexuels, les asociaux, les Tziganes et les Juifs subissent l'extermination par le travail. Les camps de concentration sont créés dès avril 1933 et les SS ont droit de vie et de mort sur les détenus. Sur 1,6 millions de déportés, 550 000 perdront la vie.

Les dirigeants nazis vont cependant plus loin dans l'horreur. Lorsqu'il était incarcéré suite à son putsch raté de 1923, HITLER avait écrit dans son livre Mein Kampf (1926) sa volonté de purifier la race germanique.  Il met très vite en place des lois témoignant de son antisémitisme : les Juifs sont ciblés par les lois de Nuremberg dès 1935 et obligés de porter une étoile jaune. Après la création de ghettos dans les villes, la Solution finale est adoptée le 20 janvier 1942 (Conférence de Wannsee) . Il s'agit de l'extermination systématique de tous les Juifs d'Europe (Cf. la Rafle du Vel' d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 à Paris). A ce titre, six camps d'extermination sont créés en Pologne.  C'est à partir de l'invasion de l'URSS que les premiers génocides contre les Juifs vont avoir lieu. Des « groupes d'intervention » sont constitués et se livrent à des massacres (750 000 morts de juin 1941 à janvier 1942 ; massacre du ravin de  Babi Yar en Ukraine avec l'assassinat de 33 000 Juifs).

Dans les camps d'extermination, les hommes en état de travaillés sont envoyés en camp de quarantaine. Les autres sont exterminés par les cristaux de Zyklon B (un insecticide puissant) causant la mort entre 3 à 12 minutes. A l'ouverture des portes, les Sonderkommandos, composés aussi de Juifs, sont chargés  du traitement des corps : enlèvement des dents en or, tonte des cheveux, transport des cadavres et crémation. 12 000 cadavres peuvent ainsi être brûlés chaque jour. Au total, plus d'un million de Juifs périront à Auschwitz. Les Soviétiques sont les premiers à découvrir ces camps à l'été 1944. En janvier 1945, alors que ces derniers sont aux portes d'Auschwitz, les Allemands s'enfuient avec 60 000 déportés en laissant ce camp intact.  Les « terribles marches de la mort » commencent pour ces hommes qui sont dirigés vers d'autres camps encore en activité. Des milliers mourront sur le chemin. 

Les Allemands font appel à des volontaires pour alimenter leur main d'œuvre dans leurs usines. 250 000 Français partent ainsi en Allemagne : c'est la Relève (juin 1942) où Vichy parvient à négocier la libération d'un soldat contre trois ouvriers volontaires. La demande est si forte que 2 millions d'ouvriers de plus sont bientôt nécessaires. Le STO (Service du Travail Obligatoire) est mis en œuvre en février 1943 en France : 700 000 Français sont envoyés en Allemagne. De même, des centaines de milliers d'Ostarbeiter (ouvriers des pays de l'est) viennent renforcer les équipes allemandes de SIEMENS, BENZ, KRUPP etc. Le mur de l'Atlantique protégeant les territoires conquis par les nazis contre d'éventuels débarquement est  réalisé grâce à ces ouvriers. Soviétiques, Polonais puis Français forment le plus gros contingent. 

Les forces du Commonwealth (Australiens, Néo-zélandais et Indiens) repoussent l'offensive italienne en Egypte en septembre 1940. HITLER envoie alors Erwin ROMMEL pour venir en aide aux Italiens. Les Britanniques parviennent à détruire les convois allemands en Méditerranée. A son retour de Berlin où il s'est fait soigner, ROMMEL bat en retraite et ramène son armée en Tunisie (janvier 1943), désobéissant ainsi aux ordres du führer. Plus tard, il sera d'ailleurs poussé au suicide pour avoir fomenté un attentat contre HITLER.

Le 8 novembre, le général américain EISENHOWER organise un débarquement en Afrique du Nord française. En réponse, les Allemands occupent la zone libre française coupant ainsi les liens avec le Gouvernement de Vichy. La flotte de Toulon se saborde le 27 novembre. 

Depuis l'invasion de l'URSS, 53% des civils participent à l'effort de guerre. De nombreuses usines sont démontées puis reconstruites. Des populations sont déplacées. De nouveaux avions (Stormovik) et de nouveaux chars (T34) sont plus performants sont fabriqués et pilotés parfois par les ouvrier eux-mêmes. 7 millions de soviétiques sont ainsi engagés sous l'autorité de JOUKOV pour repousser les Allemands et éviter l'invasion de Moscou.  Durant cette bataille, 300 000 Allemands périront.

Ces derniers conduits par le général PAULUS se tournent alors vers la ville de STALINGRAD. La bataille de Stalingrad marque la victoire de l'Armée Rouge sur les Allemands. Après avoir percé un front tenu par les Italiens et les Roumains, 350 000 soldats allemands sont encerclés. PAULUS capitule le 2 février 1943. Cette bataille urbaine où chaque maison fait office de bastion provoquera la mort de 450 000 soldats allemands et  de 490 000 soldats soviétiques.

Dans les territoires occupés, une Résistance civile se met en place. Elle se spécialise de plus en plus dans la guerre de subversion (attentats, embuscades, sabotages) et le renseignement. Les Résistants sont traqués par les SS et soumis au décret Nacht und Nebel

Le CFLN (Comité Français de Libération Nationale) est créé en juin 1943 par le Générale DE GAULLE. Les Britanniques mettent en œuvre une Direction des Opérations Spéciales en charge du soutien logistique à la Résistance. Moscou devient la deuxième capitale de la Résistance en accueillant les leaders communistes comme Maurice THOREZ et le KPD allemand. En Yougoslavie, les résistants sont scindés en deux : les partisans du monarchiste Darza MIHAILOVIC et les partisans communistes dirigés par TITO. Les britanniques finissent par accorder leur soutien aux seconds. Des femmes ont joué un rôle essentiel et payé de leur vie leur engagement : Macha BROUSKINA à Minsk, Sophie et son frère Hans SCHOLL (membres de la Rose Blanche) en Allemagne et Geneviève DE GAULLE en France. 

Au total, on estime que la Résistance concerne 1 à 2% de la population. Beaucoup d'entre eux sont des réfractaires du STO. A l'extérieur, des armées se constituent comme les FFL (Forces françaises Libres) commandées par le général LECLERC. Ces derniers prennent de l'importance suite au succès de la bataille de BIR HAKEIM et du débarquement en Afrique du nord en novembre 1942. Composés de 50 000 hommes dont beaucoup de Marocains et Algériens, ils débarquent ensuite en Normandie avant de participer à la Libération de Paris en 1944. Au même moment, l'armée du général LATTRE DE TASSIGNY délivre Marseille et Lyon avec l'appui de la résistance Intérieure. Le lien se resserre entre résistants intérieurs et extérieurs grâce au travail de jean MOULIN en mai 1943 et la Création du CNR (Conseil National de la Résistance). 

 





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