Home I'll never be
aki
-Tu sais,
le plus dingue c'est que même entouré de milliers de personnes cette solitude lui collait à la peau comme un vieux chewing-gum dégueu qu'on tape du pied pour faire dégager.
C'est pour ça d'ailleurs qu'il rêvait de route ; au final ils étaient pas mal d'orphelins à errer de la sorte, pas mal de vers luisants sous la grande ours, de mâts pétés qu'on aurait laissé dériver parce que leur coque flottait au dessus de tout.
--Ça devait être assez intense de voir tous ces penseurs de la nuit sur les chemins de Rome, ces égarés , ces érudits, comme des néons sur le canal de Venise. --
J'aurai bien aimé creuser le sentier avec eux, me salir les mains comme eux, me foutre à poil devant la beauté du monde tout comme eux, et plier le genoux devant l'éveil du monde qui te gifle pour de bon, pour pas que t'oublies la vie, la vraie.
Pour lui c'était tout tracé. Bien que déshydraté par le soleil cuisant, tapeur et rancunier, son âme elle, avait encore soif de tout, et son esprit tamponnait les rues d'un air vide et flou. Y'avait rien de foutu là-dedans, juste un tas de choses à souffler très loin comme ce silence de mort qui lui faisait claquer des dents. Un tas d'os à ranimer, une plante verte un peu grillée mais rien de troublant, fallait juste lui laisser un peu de temps. Alors quand la nuit tombait avec ses bons conseils c'était la Lune qui le pansait de tous ses maux, sous l'oeil bienveillant des vivants qui s'attachaient à ce jeune vertébré trop fébrile pour danser à la belle étoile. Il en avait dans le crâne pourtant, des idées folles, des babioles et autre, qui saigneraient le plus fou des sages de cette Terre.
C'était le début d'un long voyage sans trop de fin, pour aboutir au point culminent d'une incroyable éternité pleine d'amour.
. .Wouah . .