ho mage !!!

cedille

On m'a demandé récemment si l'on pouvait distinguer l'homme de son œuvre et par là même éviter le culte de la personnalité qui placerait des hommes comme supérieurs à d'autres.

On m'a demandé récemment si l'on pouvait distinguer l'homme de son oeuvre et par là même éviter le culte de la personnalité qui placerait des hommes comme supérieurs à d'autres.

Je ne sais que répondre, puisque demain il fera jour...

Et pourtant Roald Dahl ,Marcel Pagnol, Jk Rowling , Marcel Aymé, Saint Exupéry...

Je leur dois quelque chose, mes dialogues avec le petit prince lorsque je perds l'étoile que James Mathieu Barry un soir m'avait indiquée, ou encore la clarté du sud, le chant des cigales, ou les marches lointaines sac au dos je cherchais liberté. Ces visites d'un orient d'où Pierre Loti et sa femme vêtue de noir patientent sur le quai, un retour d'Islande.

Ça, tous ces gardiens de l'imaginaire, dont le talent est de me laisser y pénétrer lorsque la foi défaille, d'un simple froissement de page.

Leurs histoires ne valent sans doute pas plus que celles qui sommeillent dans d'autres, mais elles me sont accessibles, car transmises, elles gardent la lumière sur les miennes d'histoires, menaçant sans cesse d'être englouties dans l'oubli. Et si ces hommes et ces femmes et leurs récits de mare au diable pétri d'amour, ont une vie en rien ressemblant aux valeurs, qui me font rêver dans leur récit, est-ce grave ?

Est-ce que le souci de justesse devra me faire renoncer au texte de Bertrand Cantat, aux Tambours sur la digue d'Ariane Mnouchkine, à la vie d'Adèle selon Kechiche... Dois-je renoncer aux rêves quand la réalité les a trop tachés ?

Peut-être ne devrais-je trouver ma source qu'auprès d'eco-citoyens constructeurs de villages, tentant de recréer le monde à bonne échelle ?

Ou établir un code strict : lorsqu'il s'agit d'écriture, l'auteur peut me faire rêver qui qu'il soit, car au moins durant son temps d'écriture est-il un solitaire face à une feuille, en tête-à-tête avec lui-même, ne nuisant à personne ; et d'autre part considérer le réalisateur du spectacle vivant comme un être en charge d'un groupe et qui a la possibilité directe et immédiate d'appliquer, pour aboutir à son œuvre, les principes humanistes qu'il semble théoriquement véhiculer.

Soit ce serait un chemin, le processus compte autant que le résultat... et pourtant combien sont-elles, ces mises en scène tenant du génie et ne résultant pourtant pas d'un travail collectif juste...

Ho elles ont des qualités (outre d'être reconnues) mais n'émanent pas l'amour comme certains, rares ou encore naissant cheminements.

Alors, je m'en vais me tourner vers je ne sais quelle toute puissance et l'interroge : non mais vraiment de quel droit certains ont le charisme et l'argent voire le "talent" pour asservir d'autres sans respect d'éthique et obtenir à la fin et de façon incontestable une œuvre digne du nom. Ça ne devrait être possible, pas dans le cadre de l'art (où la rentabilité n'entre théoriquement pas trop en compte). Je m'insurge contre qui je ne sais pas, mais je m'insurge.


Signaler ce texte