Homme - technologie: quelle cohabitation?

La question de la relation entre l'homme et la machine n'est pas nouvelle. Déjà durant les révolutions industrielles, des voix s'élevaient pour défendre ou au contraire inviter à la prudence vis à vis de la technologie.

Aujourd'hui la question est d'une autre nature. La question cruciale est la frontière et non plus l'utilisation de la technologie. Jusqu'où sommes -nous prêts à aller avec cette technologie? A quelles fins? La science du big data en plein boom ces dernières années permet certes de récolter de l'information mais aussi de la noyer. Le big data pourrait donc ralentir voir stopper l'atteinte de l'objectif initial lié à la collecte d'information. Perdu dans la masse, le singulier ne se distingue plus, la quantité lisse la donnée. Face à ce phénomène émerge depuis quelques années une science complémentaire: la smart data. Celle-ci vise non plus à récolter de la donnée pour potentiellement l'utiliser plus tard (avec les problématiques liées au contexte qui s'y rattachent) mais à analyser de manière précise le comportement et les attentes de chacun. 

La science au service de l'humain, quelle révolution! Ou pas me direz-vous. Sauf que voilà. La technologie par sa croissance exponentielle est bien plus en avance que l'on ne le croit. Le film Time out présenté comme un cinéma de science fiction pourrait être reclassé dans film d'anticipation.  La technologie permet de gagner des "points de vie", grâce à elle de nombreuses opérations chirurgicales sont possibles, elle permet également de créer des prothèses (physiques et psychologies) pour améliorer le quotidien de chacun. Elle fait donc partie de nous. Cela va plus loin, par notre présence sur les réseaux sociaux, nous nous créons une personnalité numérique, plus ou moins fidèle à ce que nous sommes dans le réel. Réel qui par définition n'existe pas puisqu'il est subjectif. Toto vis une situation et l'interprète selon son spectre de valeurs tandis que Dupont l'observe selon sa propre pensée. Le réel est donc relatif. 

Tout ça pour dire que la technologie en étant présente de manière massive dans notre quotidien influe sur notre quotidien et donc sur notre réel. De part les rumeurs, nous pouvons nous être forgés une opinion sur une personne jusque là inconnue. Ceci est particulièrement observable sur les personnes publiques; Toto pense connaître M. J parce qu'il suit sa page Facebook son instagram et ses tweets. Rien n'est pourtant plus faux.

La technologie est donc à prendre avec des pincettes, elle est changeante et capricieuse. Mais peut également être généreuse. Un coeur à créer de toutes pièces pour sauver des vies? La technologie peut le faire. Anticiper l'évolution de ressources? Encore une fois la technologie nous en donne les moyens. Cette collaboration est infinie. Nous pouvons déjà régler nos achats sans sortir notre portefeuille grâce à notre smartphone, bientôt nous pourrons nous faire greffer une puce multitâches. L'expression avoir son smartphone greffé à l'oreille prendra alors tout son sens. 

Les puces seront les encyclopédies de demain. Elles seront selon moi en mesure d'analyser grâce au big data nos forces et nos faiblesses, anticiper nos comportements et agir directement sur nous. Un exemple, un diabétique porteur de la puce est invité à un diner. Grâce à la puce qui aura enregistré les seuils de tolérance grâce au smartdata, le diabétique pourra être averti en direct via un média (sms, pulsation électrique) que son seuil va être dépassé. Nous pouvons même fantasmer une régulation de la glycémie en direct. 

Ce fantasme pose une vraie question, celle de la cohabitation homme-machine. L'intelligence artificielle est -elle une évidence? Demain serons-nous tous des iron man? Affaire à suivre...