Hopeless

korosu

La jalousie est une solitude.

- Il y a des gens malheureux. Et ceux qui ne le sont pas mais qui ne s'en rende même pas compte. N'est-ce pas Aria ?


Nous étions à table mes parents et moi tandis que ma mère me posait cette question. Plusieurs fois elle m'avait fais des sous-entendus comme en ce moment. Elle n'étais pas dans ma peau, ma vie. Elle ne pouvait pas savoir si j'étais heureuse en ce moment ou non. Alors ce genre de sous-entendus... j'en avais assez. Je ne répondais pas à cette remarque, cette attaque. Mon regard était devenu vide. Je continuais de manger sans dire un mot. De toute la journée elle ne m'avait pas vue. Je me trouvais dans ma chambre, sur l'ordinateur, seule avec mes pensées. Elle était donc plutôt énervée. Plusieurs fois elle m'avait dit que nous n'étions pas dans un hôtel ici.


Alors que nous terminons de dîner. Je me mettais à pouffer de rire, seule, repensant à cette stupide phrase. Si seulement elle savait que j'avais déjà fais une crise, si seulement elle savait que j'avais déjà mettre fin à cette pathétique vie. Mais non, elle ne savait rien, tout comme mon père. Ils ne sont pas dans ma vie. Mon père déposait ses couverts sur la table tout en posant son regard fort sur ma personne.


- Comment va Aline ?

- Ca pourrait aller mieux. Je pense. Elle est toute seule en ce moment. Je ne la comprend pas trop. Mais je ne pense pas être la seule dans ce cas de toute façon...


Mon père faisait une moue. Il posait ses coudes sur la table en soupirant. Il aimait bien Aline. Même si au fond elle est très spéciale. Entre toujours mentir et tout ça... nous ne pouvons pas savoir le vrai du faux. Mon père esquissait un léger sourire, comme pour se rassurer.


- C'est une fille avec un tas de soucis. Elle doit être très malheureuse.

- Elle a déjà voulue se suicider. Je l'en ai empêché. Mais si elle est autant malheureuse en ce moment même, elle n'a qu'à recommencer. Ah... je sais. C'est plus facile à dire qu'à faire malheureusement.


J'avais murmuré ce dernier mot pour moi-même alors que je débarassais la table par la suite. La seule action que je ferais de toute la journée. Je partais ensuite dans ma chambre, m'enfermant et me remettant devant mon écran d'ordinateur. Je surfais sur plusieurs sites et forums psychologique. Dans un forum, même, j'avais posté un message. Mais malheureusement pour moi, personnes ne m'avait répondu.


- Si Aline veut de nouveau se suicider. Je ne l'en empêcherais pas. Au contraire... je la comprendrais parfaitement. Auparavent je ne pouvais pas. Mais les choses changes vite.


Je soupirais et fermais les yeux en croisant mes bras derrière ma tête. Pourquoi continuer à vivre si nous sommes malheureux ? Certains cherchent continuellement le bonheur. Parfois, ils ne le trouveront jamais... j'ouvrais de nouveau mes yeux en fixant le plafond rose. Mes pensées sont toutes plus sombres les unes que les autres. Dire qu'avant j'étais la fille la plus heureuse du monde. Il n'a fallut qu'un simple changement pour briser tout ça. Parfois, j'aimerais que mon père entre dans ma chambre et me vois en train de pleurer, qu'il me questionne, qu'il puisse enfin voir tout ce que je ressens sur le coeur. Malheureusement, cela n'arrivera jamais. Seule. Je suis complètement seule. Et cette fin d'année va être encore plus douloureuse. Je ne verrai plus mes amies... les larmes commencaient à couler sur mes joues. Je devais me calmer. Pleurer est inutile. J'essuyais du revers de ma manche ses quelques gouttes d'eau salée. Et si j'allais me coucher ? Non. Je n'en ai pas envie. Je vais donc continuer à jouer sur cette stupide plate-forme qui me rend de plus en plus malheureuse.


- Aria ? Aria tu es levée ?


Ouvrant doucement mes yeux je me redressais. Non. Je viens de me réveiller, pensais-je sans le dire à voix haute. Il était dix heures. L'heure idéale. Je me levais et me préparais, tenue tout à fait banale pour une fille banale. Aucun talent, aucune beauté. Normale. Qu'est-ce que la normalité ? Je n'en sais rien. J'ouvrais la porte et prenais les clefs de ma voiture, direction, mon lycée.


Une fois sur place je disais bonjour à mes deux amis : Aline et Milly. Cette journée allait-elle être bonne ? Nous sommes revenues au lycée que pour une simple remise de diplôme sans aucune importance. Même mes parents n'en avaient rien à faire... à quoi était-il utile déjà ? A oui. Rien. Tout comme le bac que je passerai dans deux semaines.


Après cette remise faussement joyeuse, je partais avec mes deux amies vers la sortie du lycée. Une fois devant, alors qu'elles fumaient, je farfouillais dans mon sac à la recherche de mes clefs. Aline esquissait un léger sourire.


- Nous nous reverrons au bac... j'espère que ça ira !

- Ouais... je doute de mes capacités depuis mes échecs à mes concours.


Je relevais mes yeux vers mes deux amies. Je comprenais le ressenti de Milly, moi-même j'avais échouée à un concours. D'ailleurs j'en avais pleuré. Mais en même temps, je n'avais pas spécialement travaillé pour le réussir. Feignantise voila tout.


- Je vais y aller moi.

- Dit moi Aria. Tu es sûre que ça va ?

- Oui, oui. Je dois y aller...


Je leur faisais la bise et m'en allais. Une fois dans ma voiture, je balançais mes affaires et soupirais. Qu'est-ce que j'allais faire ? Mon avenir va t-il être heureux ? Je vais me retrouver toute seule. Je n'ai plus envie de vivre. Je me sens mal. Je posais mon regard sur l'extérieur, les gens semblaient tous si heureux... pourquoi pas moi ? Je serrais le volant en ayant les larmes aux yeux.


- Si tu es si malheureuse. Pourquoi ne mets tu pas fin à ta pathétique vie ?


La réponse est simple : je n'en ai pas le courage. Je me sentais si faible... si idiote... inutile. Voila ce que je suis. Je ne suis pas douée dans les travaux manuels. Je n'ai aucun rythme, aucun don. Je ne suis pas intelligente et en plus de ça feignante. Mes larmes dévalaient mes joues. Je ne parvenais pas à m'arrêter. Allumant le contact de la voiture, me voila en train de partir. Je me sentais mal. Affreusement mal. Une chanson passait à la radio : << Je suis inutile et détestée, je le sais ! >> je ne parvenais pas à calmer mes larmes. Si seulement j'avais le courage de tourner le volant... si seulement... j'avais du courage... si seulement...


Bip...Bip...Bip...Biiiiiiiiip... c'est si beau...

Deux personnes en train de pleurer sur le chevet d'une jeune femme allongée dans un lit blanc. Une peau pâle, les yeux clos. Le médecin était en train de noter l'heure et le jour du décès. Aria. 18H00 le vendredi 6 juin.

  • "Le ciel m'a confié ton coeur.
    Quand tu seras dans la douleur,
    Viens à moi sans inquiétude.
    Je te suivrai sur le chemin ;
    Mais je ne puis toucher ta main,
    Ami(e), je suis la Solitude"

    · Il y a environ 10 ans ·
    Un inconnu v%c3%aatu de noir qui me ressemblait comme un fr%c3%a8re

    Frédéric Clément

    • Magnifique. ^^

      · Il y a environ 10 ans ·
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      korosu

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