Hugsun

Godness Alex

Hugsun (n.) :

" pensée, réflexion "

J'imaginais autrement la vie. 

C'est juste un homme, qui, dans son monde restreint aux entités infimes de la vie, existe sans exister dans les profondeurs des statistiques de la société. Vous savez ce que c'est d'être moyen ? Cet homme est toujours entre les deux. Toujours au milieu d'un choix, toujours catégoriser dans les proportions les plus infimes des possibilitées. Mais c'est un homme. 

Un homme, vous savez, ce n'est pas ce que ça avait l'habitude d'être de nos jours. Il y'a maintenant des types, des sortes, des genres. On n'est pas simplement un homme. On devient dans sa vie, un genre. La société est une sorte d'armoire de bureaucrate moyen gigantesque, classant dans tout plein de dossiers de couleurs, des feuilles volantes étiquetées de petits post-its, des étiquettes sur des mots, des chiffres inscrits presque au hasard de la volontée, une armoire remplie de ces feuilles en désordre qu'on essaye de remettre, une par une, a leur place. 

Moi, je me sens comme la feuille qui n'est pas dans le bon dossier, le bon dossier qui n'est pas dans le bon rangement, le rangement qui n'est pas dans la bonne armoire, l'armoire qui n'est pas dans la bonne  pièce. Ce n'est pas que je me sente pas à ma place, non. C'est que je sens qu'on a du mal a me la donner cette place. 

Oui, cet homme, c'est un peu moi. C'est un peu vous. C'est une femme aussi, c'est un enfant bientôt, c'est un mort avant, dans sa vie. 

Vous saviez, vous, que nous avons en réalité six sens ? Ecoutez. Vérifiez vos sens et comptez. Combien en trouvez-vous ? Aller, réfléchissez. Toujours cinq,n'est-ce pas ? Je sais, vous êtes perplexes. Respirez un bon coup. C'est fait ? Ca vous fait quoi ? Je vais vous le dire. Ca fait que vous l'avez, le sixième sens. Vous savez, les sensations que nous avons a l'intérieur de nous... C'est la propriosception. Moi je l'appel le sens du poète. Parce que tout ce qui fait l'âme du poète passe par ce qu'il se passe en lui. Des fois j'ai l'impression que dans mon coeur, c'est l'univers. Des fois je ressens des pulsars, une énérgie immense, une tension sexuelle ou un stress important. Des fois je ressens le big bang, mais souvent c'est quand je suis malade. Et des fois, je sens juste que... Ca bouge, ca se déplace, ca vie. Des fois, je m'arrête. Mon cerveau est perpetuellement sur "On". Qu'importe, laissons-le discuter avec lui-même. Pendant ce temps là, je vais m'écouter vivre. Vous l'avez déjà fait vous ? 

On est bien. 

J'ai passé toute une nuit à me sentir vivre, et c'est le matin. Et furieusement, je sens l'envie folle de... Je n'en sais rien. Je sens que j'ai atrocement envie de quelque chose, sans savoir quoi. 

J'aimerais tellement courber le temps, récolter les mots, dévaster le champs des possibles et réinventer une façon de voir le monde. Juste, en l'écrivant quelque part, sur un post-it, dire "Ouah, cette couleur est fantastique, et si je l'imaginais différemment, autrement que tout ce qui existe déjà ?". Je voudrais réinventer les couleurs, réinventer ce que l'on connait, juste parce que j'ai le coeur qui divague. 

Quand j'étais plus jeune, je rêvais d'être une sorte de poète déchu, une sorte de Rimbaud complètement drogué à toutes les formes inimaginables d'hallucinatoires, j'aurais aimé être une sorte de Timothy Leary, et dire au monde que la vie est trop courte pour la vivre. J'aurais aimé être un de ces haut-percher pour dire de la merde, aligner des mots jolis entre eux pour donner un style a des pensées absconnes et dire "Wouaow, mec, je suis un génie incompris !"... 

J'ai goûter a la drogue la plus forte que je connaisse. Une drogue si puissante que vous seriez surpris de savoir combien en prennent dans ce monde, chaque jours. Vous seriez surpris de savoir que cette drogue peut vous rendre heureux, psychotique, dépendant et chiant à mourir, qu'elle peut vous faire pousser des ailes et vous pendre par dessus les rembardes du désespoir. Cette drogue, c'est l'envie de vivre. Quand vous la perdez, c'est la descente aux enfers. Et ce petit quelque chose qu'on appel l'instinct de survie... Vous savez quoi, aujourd'hui on appel ça la dépendance. Vous êtes dépendants. Croyez-moi. 

Vous êtes dépendants de cet écran. Vous êtes dépendants de votre argent, vous êtes dépendants de votre famille, vous êtes dépendants de vos amis, vous êtes dépendants de votre travail, vous êtes dépendants de votre société. Mais ça, vraiment, on s'en fout. Toutes ces choses là volent en éclat parce qu'elles ne font pas aussi planer que la vie elle-même. Vous laisseriez tomber cet écran pour de la thune. Vous laisseriez la thune partir en flammes si votre famille était en danger. Vous avez déjà laisser votre famille pour vos amis. Et vos amis, vous les abandonner pour votre travail. Et votre travail, c'est l'ultime dépendance de la société. 

Mais chaque  jour, ouvrez les yeux bordel, chaque jour est un orgasme primal qui s'exprime dans la beauté du monde. C'est le début de la vie. C'est l'instant suprême. Chaque jour est l'apogé du précédent. 

Et des fois moi, j'aimerais que tout parte en éclat. J'aimerais voir le monde brûler, j'aimerais voir ce monde dévôrer par les flammes. J'aimerais que l'apocalypse ne soit qu'une chanson que chanterait les corbeaux de la mort. Je sais, ca fait un peu adolescent boutonneux révolter par la vie. Et puis c'est faux. C'est juste que des fois j'aimerais pouvoir me désintoxiquer de la vie. Si c'était aussi simple, si je pouvais sortir de son emprise... 

Il n'y a rien à savoir de ces lignes. Vous n'y trouverez rien. 

J'ai fais un rêve de l'après. J'ai rêvé de l'après. J'ai rêvé que la souffrance que nous inflige la vie était la même. J'ai rêver que chaque inspiration était la première. Et là je me suis rendu compte... Si nous souffrons autant et si nous aimons autant souffrir de la sorte, c'est parce que le plaisir et la souffrance sont une seule et même chose. Comme si la souffrance était le plaisir a son degré le plus haut. Peut-être est-ce la conclusion de ceux qui croient que les pêchés, comme la luxure, sont une souffrance de l'âme... Nos premiers pas dans ce monde, c'est le changement d'environnement, le premier choc, et puis la claque, le second choc, et puis la sensation d'exister, le troisième choc. Et puis nous sourions. Le sadomasochisme exprime ainsi l'idée que certains acceptent ce degrés de plaisir. 

Pourquoi passons nous notre vie a chercher le plaisir et puis à nous faire souffrir pour l'obtenir... Pourquoi cherchons nous toujours à rendre les choses tellement plus douloureuses qu'elles ne le sont déjà ... Nos esprits sont pervertis mais ce qui me fait le plus peur, c'est ceux qui essayent de s'en cacher. Ces êtres là me rendent fou. Comment croire que le plaisir et la souffrance peuvent-êtres bannis d'une vie ? C'est, de toute façon, une autre façon d'apprécier la souffrance... En se privant des plaisirs... Cercle vicieux ?

Tout ce qui est plaisir est souffrance, a l'évènement même de la vie jusqu'à ces derniers instants. Et si la mort était un soulagement à l'instar d'un orgasme ? Après tout, la sexualité, la naissance, l'amour, tout est une question de souffrance dosée. 

"Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d'être un homme"

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