Humeur crâneuse du 20 Septembre 2013

J'ai grande peine à agir, à écrire, je suis en mode "crâneuse".

Mes notes qui sont faites pour penser, réfléchir, exorciser mes démons et relâcher les tensions, ne sont en ce moment que de longues jérémiades, des flots de pleurs lancinants, des torrents de mièvreries.

Un ado boutonneux, les bourses pleines ferait mieux que moi. Les bourses vides aussi, me direz-vous, mais cela ôterait du panache et de sa superbe à l'acte. C'est ainsi, on écrit mieux dans l'attente et la retenue que quand on est repu. 

Repu, le sexe en berne on écrit les petits oiseaux, les pâquerettes, on est tout juste bon à mettre son statut tronche book à jour. Ou alors on tweete. Fort heureusement, je ne suis pas un merle et je ne gazouille pas.

Alors que la verge en verve, le sexe constrict dans l'attente d'un peu de moiteur, les boules aux ventre, la turgescence inquiète de retrouver l'âtre d'une pelouse ardente, on déblatère l'aventure, l'espoir de nuits meilleurs ; on s'imagine planter son drapeau en des terres inconnues, abreuver son prochain mais surtout sa prochaine de son moi, on se voit crier au monde entier que l'on bande certe mais que l'on bande utile, voire écolo, c'est d'époque.

Freudien qu'est le mécanisme de la création. Je bande donc j'écris, je bande donc je suis.

Libido oh ma libido, à la fenêtre de mon lit tu t'échappes. Tu découches et me fais faux bond. Petite et sournoise comme une nuit sans lendemain, tu pars sans piper mot, emmenant avec toi tes parfums de nouveautés, tes volutes d'attente et d'espoir, ne laissant derrière toi qu'un vague souvenir de ce que j'aurais pu être, quelques effluves d'une meilleure flagrance de moi-même et le double de mes clefs sur la commode de mon intimité. Qu'ai-je fait pour t'agacer ? Je t'en supplie, reviens je trouverai de quoi, de qui nous raviver. Exigeante que tu es, il t'en faut toujours plus. Les plaisirs de ma chaire de ne te suffisent plus, il te faut maintenant ma psyché.