Hurricane Dean
louzaki
Entendant tes pleurs à l'autre bout du monde, j'ai su que je n'aurais rien du te dire. Ne pas te dire que Papa était mort. Ne pas te dire que je ne savais pas où. Malheureusement, tout cela était déjà dit. Et j'entendais déjà tes larmes couler le long du combiné du téléphone.
On ne m'appelle pas Hurricane Dean pour rien, Dean, c'est moi, Hurricane, c'est parce que je mets les gens en sang et en larmes avant de m'éclipser lentement pour ne plus jamais revenir.
Alors en entendant ta voix se briser au devant de la mienne, si imposante, je me suis cassé. Je ne suis pas parti comme un voleur, simplement, en deux, je suis tombé par terre. Cassé Hurricane Dean. Au milieu du ventre, une énorme barre de métal me coupait en deux, m'empêchant de me relever, de parler, de faire un geste, de prononcer une parole. Pas facile d'accepter que les pleurs d'une fille vous mettes à quatre pattes, littéralement.
D'un coup, je te revoyais, Ellie, me sermonnant parce que je rentrais tard, moi, ton petit frère. Je revoyais tes yeux me lançaient des éclairs, juste pour la forme, pour me prouver que tu pouvais encore m'engueuler, me punir et m'interdire de sortir de ma chambre. Moi, qui pesait plus du double de ton poids.
Hurricane Dean, c'était moi. C'était, parce qu'aujourd'hui, à cet instant, agenouillé devant mon frigo dégueulasse, je n'ai plus rien d'un ouragan. Je ne suis qu'un grand gaillard mou, qu'un clown de plus. Mes exploits passé ne sont plus. À cet instant, pour moi ne compte plus que ma sœur, Ellie, et ses larmes du bout du monde.