Hurts Like Heaven

ozrah

Prologue

      J’agis comme il faut, je suis sage, bien élevée, je suis obéissante, gentille et sans problèmes. Tout ça découle naturellement de mon éducation, de cette enfance surprotectrice, de ma condition sociale, de ma position hiérarchique. Je suis bien comme il faut depuis près d’un siècle. Cela fait bientôt 100 années que chaque jour je fais attention, je souris, je suis polie, ordonnée et prend soin de mes gens. Jamais aucun caprice, parole de travers ou visage désobligeant. Jamais.

Dans cette prison dorée, en cet Eden emplis de dieux, cette ville au-dessus des nuages, cette civilisation veillant sur les hommes. Je suis moi aussi une déesse.

Une plaisanterie vous dites ? Si seulement. Car je crains de devoir réfuter.

Nous n’appartenons à aucune religion en particulier, nous veillons sur les humains. Du moins ceci est notre tâche officielle. Elle n’est malheureusement pour vous plus respectée depuis trop longtemps. La cupidité, la colère, l’envie, la luxure, l’orgueil, la gourmandise et la paresse ont envahi l’Eden, les péchés humains ont souillées les âmes supposées pures et supérieures. Celle sensé nous protéger. Et nous voici désormais semblable aux humains. Il reste cependant quelques dieux dont le désir de protection des humains a préservé leurs âmes.

Il y a un Dieu gouvernant sur les autres, appeler le Zeus, Yahvé ou même Odin mais pour nous il est le Uppei, le supérieur à tous les autres. Les dieux entre eux sont comme les hommes et se reproduisent désormais, c’est une conclusion de leur perversion. Dois-je vous dire que je suis moi-même le fruit d’une perversion ? Le premier de tout l’Eden. Ce qui me vaut des regards de dégouts et d’envie. En effet il ne peut y avoir qu’un nombre certain de dieux. Ma mère est ainsi morte en me donnant vie. Mais si ce n’était que ça j’aurai été chassé de l’Eden aisément. Non il y a anguille sous roche. Ma mère était la déesse de la beauté et de l’amour, Aphrodite, Vénus ou Freyja. Ici elle était nommée Angèle, car sa beauté de déesse était angélique. Le dieu ayant cédé à la tentation et au péché avec elle fut nul autre que l’Uppei. Ce qui explique ma présence en ces lieux. Je suis la fille du dieu le plus puissant, et de par la mort de ma mère j’en suis devenue la plus puissante. Mais cela, taisez le car ce secret est trop précieux. J’ai hérité de l’intégralité des pouvoirs de ma mère, mais il se trouve également que sa sœur n’ayant pas supporté de la perdre s’est donné la mort. Sa sœur était la déesse de la guerre, rien que ça. Athéna, Sekhmet ou même Annan pour vous, nous l’appelions Ronan. Ainsi deux déesses moururent en cette nuit, et une seule vient palier à cette perte. En moi sont déversés les pouvoirs de l’une et de l’autre, je suis la déesse la plus puissante de la création, voici ma particularité et la raison de mon existence en Eden.

Je vis depuis un siècle en sachant que je suis la cause de la mort de ma mère et de sa sœur bien aimée. Chaque regard posé sur moi me le rappelle, mes yeux rouges héritages d’Angèle ne sont qu’un signe de mon affiliation, j’ai les cheveux auburn de ma défunte tante. Un mélange explosif. J’ai vécu en sachant que cette vie n’était pas mienne, et qu’un jour je m’en irais, je voyagerais trouver ma place. Loin d’Eden et des dieux souillés. Trouver l’amour, vivre pour moi et non plus pour ce père qui n’en est pas un.

L’Uppei ainsi que de puissants dieux comme celui de la mort, du temps et également de la nature se réunirent peu de temps après ma venue au monde. Tant de pouvoir en un seul être parvint à les effrayer, qui plus est dans une femme. Ces être incertains et changeants, bipolaires peut être. Quand je suis arrivée à l’âge qui correspond chez vous à 12 ans, on m’a emmené dans une salle pour un rituel, ces choses que je n’avais lues que dans les livres. Des cris stridents d’enfants vrillaient l’Eden, un nouveau-né mâle au centre de la pièce. L’on m’a coupé une mèche de cheveux pour lui poser dessus, un liquide étrange fut versé sur lui, il brillait de mille feu, comme si son sang était composé d’or. Et puis il est né… Ils l’ont appelé Ares, comme votre dieu oui. Mais pour moi il a toujours été, Arthur. Des cheveux de la même couleur que les miens, des yeux associés à ses cheveux. Tout de son physique rappelait Athéna. Ils avaient trouvé comment palier à ma force. Ils ont divisé mes pouvoirs afin de les transférer en un mâle dieu de la guerre à venir.

Arthur était humain, il aurait pu vivre, grandir aimé, mais les dieux ayant tué sa famille se sont emparé de lui et l’on élevé sans rien lui dire. Pour ajouter à ma culpabilité je me suis vu confié son éducation.

J’ai près d’un siècle, et Arthur près de la moitié. Il est le Soleil de ma vie, mon joyau, cet être enfantin inconscient de la cruauté de nos existences et nos états. J’ai perdu un tiers de mes pouvoirs à sa re-naissance. Je reste puissante, et il est destiné à me consumer. Je le sais, mais sa vie est une conséquence de la mienne.

Quand ses précepteurs s’évertuent à faire de lui un homme, je m’essouffle à la garder humain. Voici donc la raison de ma bonne conduite, de mes sourires, de mon éducation portant ses fruits. Je suis la déesse montante parfaite, afin d’éviter des problèmes à mon Soleil. Voici ce qu’est devenue ma vie, je ne puis rêver d’évasion mais désormais de protection pour lui.

Chapitre 1

      Le palais est calme aux heures de prières, ce sont également les heures où le Soleil est au plus haut. Arthur est en cours avec ses précepteurs pour encore une bonne partie de la journée. Une fois par moi, je dispose de temps pour moi, quand je suis indisposée et donc jugée incapable de prier. Je ne suis plus pure selon eux, je souris à ces pensées. Quelle plaisanterie, la pureté de leur âme concurrence celle de l’Enfer.

Je me dirige vers mon paradis en cet Eden, les jardins, il y a un recoin connu de moi uniquement. Une marre, des fleurs, et une large pierre plate afin de s’y assoir à l’ombre d’un saule pleureur.

Trop de boue sépare les chemins orthodoxes de cette marre pour qu’aucun dieu ne s’y aventure. Ils ne saliraient pas leurs robes.

Comme à mon accoutumée je regarde à droite et à gauche, il n’y a personne, je remonte ma robe jusqu’aux genoux, geste jugé indécent pourrait me valoir une sévère punition et des répercussions sur Arthur. Je guette autour de moi et enfin arrive à ma marre. Mon sanctuaire…

Ici personne ne vient jamais, je retire donc prestement ma robe, une nuisette tout ce qu’il y a de plus opaque au-dessous je m’assieds au bord de la marre pour y cueillir un nénuphar à l’abandon. Leur odeur me fait penser à des souvenirs que je n’ai pas. En Eden dans toute flaque nous voyons le monde des humains. Ici, j’ai la vue d’un parc pour enfants. Arthur s’y plairait surement, j’ai besoin de repos. De m’allonger de dormir quelques minutes. Je repose le nénuphar et avant de m’en rendre compte un bruit de pas retentit derrière moi et une voix s’élève sans que je puisse l’identifier.

- Etes-vous une nymphe ?

Chapitre 2 

      S’est-on déjà retourné aussi vite ? A-t-on déjà mis en joug un homme de manière aussi désespérée ? Je ne sais pas mais je l’ai fait. Réflexe mortel, réflexe que je ne devrais pas avoir et pourtant, a-t-il fallu qu’il parle pour tout provoquer ? Me retourner tout en sortant mes couteaux toujours dissimulés dans les bas couvrant mes cuisses, en lancer un. Le faire atteindre sa cible, l’immobiliser contre l’arbre en enfonçant sa manche dans le saule qui pleure un peu plus de douleur désormais.

Tout ça en à peine 3 secondes. Haletante, de peur peut être ? Oui mais pas de m’être fait surprendre dans cette tenue, plutôt de voir la scène actuelle racontée dans tous l’Eden, me faire interdire la vue d’Arthur. Je ne le tolèrerais pas.

Retournée je me retrouve face à 3 personnes.

J’ai attaché à l’arbre celui qui a parlé je le sais. Il est grand, et porte à sa taille une épée, son regard est noir, ses longs cheveux rouges comme le sang, si bien qu’on les croirait noir à l’ombre. Il me regarde comme si j’avais la peste… Ce regard m’est trop connu.

A sa droite se trouve un homme blond, les yeux jaunes, les cheveux courts. Sa tenue laisse penser qu’il est scribe ou assistant d’un quelconque dieu. Son expression est imperceptible, peut être juge-t-il ma réaction de panique correcte. Cependant une femme sachant tirer ainsi en Eden n’est pas normal …

Le troisième homme sourit face au guerrier à l’épée embroché à un arbre. Ma réaction en aura amusé au moins un. Il est brun les yeux également, les cheveux courts, et une tenue verte que je reconnaitrais entre milles. Celle de la grande bibliothèque d’Eden. Un intellectuel donc.

Je n’aime pas avoir à admettre ça mais ils sont tous 3 extrêmement séduisants, il est vrai que rare sont les dieux laids mais ils n’en sont pas pour autant attirant. Alors que ces trois-là feraient envie à bon nombre de femmes. J’y pense, ils ne sont pas à la prière… Serait-ce des scélérats ? Des mauvaises gens remettant en doute l’autorité de l’Uppei.

Je dois réagir, ils ne semblent pas enclin à m’attaquer, sinon le guerrier m’aurait déjà tranché, ou du moins essayé. Je me retourne et prend ma robe soigneusement pliée au sol. D’un rapide mouvement habile je l’enfile et range le couteau me restant à sa place habituelle. Je me retourne et le guerrier a retiré mon couteau de sa manche, il l’examine assidument. Il ressemble à un séducteur invétéré. Je m’éclaircis la gorge, je dois me sortir de cette situation sans que cet incident ne soit ébruité.

- Excusez-moi messieurs, vous m’avez quelque peu surpris. Je vais m’en aller désormais, si cet … incident pouvait rester entre nous je vous en serais reconnaissante.

Je m’apprête à les dépasser tête basse face à ces séduisantes personnes hébétées. Mais à peine les ai-je dépassé que le bibliothécaire se met à me parler.

- Vous n’êtes pas obligé de partir, dit-il tout sourire. Je m’appelle Thomas, voici Samaël et l’idiot qui vous a effrayé est Nathan.

Je devrais partir, ignorer ces paroles… je le devrais. Mais la présence unique d’Arthur de ma vie m’aurait-elle rendu en manque d’interactions sociales. Thomas, c’est un nom d’érudit, il va bien au brun que je me retrouve à détailler des pieds à la tête. Cet homme semble toujours sourire, voici qui est curieux en Eden.

Le blond est donc Samaël, ce prénom signifie Satan… C’est curieux vu son visage relativement sage et inexpressif. Cependant ce mélange est effrayant, une aura dangereuse peut être ? Je ne sais pas.

- Ouais je suis désolé mademoiselle … ?

Nathan est donc le guerrier, le voilà qui demande mon nom en me tendant la main. Après tout la bienséance voudrait que je me présent également mais de là à établir un contact, voici qui confirme mes soupçons sur ce séducteur. Après tout pourquoi pas, il est très beau et j’ai rien à perdre. Enfin si mon honneur mais ça … ce n’est pas important.

Je tends ma main droite afin qu’il y dépose un baiser qui dure plus qu’il ne faudrait.

- Arcanne. … Vous venez souvent par ici ?

Qui aurait cru qu’une phrase ferait naitre de telle chose, qu’une simple rencontre dû au hasard changerait à jamais ma vie, les leurs mais aussi celles de tout l’Eden.

Chapitre 3

Des mois sont passés, si bien que la fête anniversaire de l’accession de l’Uppei au pouvoir est arrivée. Il fête ses 500 ans autant dire que tout est décoré et que tout Eden sera présent à la fête.

Ces mois ont changé bien des choses, j’ai appris à voir l’Eden différemment que comme une cause perdue destinée à s’auto détruire. C’est une menace pour les humains, car quand la cupidité des dieux atteindra les limites de notre domaine, elle s’étendra à eux. Les dieux vont perdre leur mission de vue.

J’ai aussi continué à fréquenter Samaël, Thomas et Nathan.

Samaël est devenu comme le frère ainé que je n’ai jamais eu. Un père de substitution se souciant réellement de moi, malgré ses airs froids et détachés il est surement le plus protecteur des trois.

Thomas est devenu mon compagnon de discussion, concernant l’Eden, le monde des humains, il m’a appris tant de choses et est comme le précepteur que moi femme n’ai jamais eu.

Quand à Nathan… Et bien ce dom juan est parvenu à m’attraper. Mais je me plais à voir que la réciproque est vraie. Des plaisirs du toucher j’en suis parvenue aux plaisirs de la chair. Sans contrainte, avec une puissante affection mutuelle.

Mes trois anges gardiens, ils savent que je suis responsable d’Arthur. Mais je leur ai tu mon statut, son état. Le fait que le petit garçon que je m’évertue à protéger est destiné à devenir Uppei.

Les choses ont changés, tout Eden sera présent cette après-midi, je me tiendrais à gauche de mon père plusieurs marches sous Arthur. Je me demande si les garçons viendront à la cérémonie, s’ils programmeront de passer par le stand de boissons ou de voir la marche des dieux les plus importants vouant allégeance à l’Uppei. Arthur sera déjà installé plus haut que moi à gauche de principal intéressé. Je dois marcher la longue allée puis prendre place.

Une marche funeste vers mon bourreau accompagnée de mon ange. Quelle ironie. Ma mentalité a changé en quelques mois mais mon désir de le protéger non. Les regards se font plus acerbes, les paroles plus blessantes depuis que je fréquente les garçons. Mais peu importe, j’agis de manière impeccable à mes devoirs.

Vêtue d’une robe trop lourde pour une seule personne, par une journée trop chaude je subis les caprices seigneuriaux, sans jamais oublier de sourire. Mais peu importe, c’est pour son bien, si je subis les brimades lui est protégé, de plus cette robe rouge et dorée me va bien. Peut-être que cette journée finira vite, du moins je l’espère. Je déteste les grandes fêtes de ce genre, et un mauvais pressentiment me vrille. Comme des picotements dans la nuque, cependant même si j’avais raison je ne pourrais rien faire. La frustration m’envahit mais je n’ai pas le temps, je dois marcher sur l’allée prendre place. C’est mon tour… Une dernière inspiration, je colle un sourire angélique surfait sur mes lèvres et il est temps.

      Il y a tellement de gens, ces rues désertes que je traversais pour emmener Arthur à ses cours, où pour saluer l’Uppei quotidiennement. Les voici noires de monde.

La tête droite, concentrée sur mes pas je souris aux gens, la moitié du chemin est faite et des milliers de regard de haine accumulés, ils me cracheraient dessus si je n’étais affiliée à leur chef. Bientôt je serais assise et me concentrer sur ma marre, sur ses baisers, sur leurs protections, sur mon soleil. Sur cette vie qui ne durera pas éternellement…

Qu’est-ce que c’est ? Oh mon dieu, devant vient de s’écraser une décoration enflammée, c’était volontaire j’en suis sûre. Quelques secondes plus tôt un homme m’a regardé avec une lueur meurtrière et dangereuse dans le regard. Bon sang je ne peux plus marcher, tout le cortège est à l’arrêt que vais-je faire tout le monde me regarde.

- Et vous ! Ramassez ce que vous avez fait tomber.

Samaël ! Il parle au type qui a jeté ceci à mes pieds, et Thomas s’est mis devant lui pour le bloquer dans sa fuite.

- Ouais ce n’est pas très poli mon vieux, tu pourrais t’excuser aussi.

Nathan… Oh qu’est-ce que j’ai fait ? J’aurais dû fixer le sol devant moi, j’aurais du accélérer le pas, l’Uppei me regarde… Tout le monde nous regarde.

Les gardes arrivent, ils attrapent les garçons et laissent le type partir. Ils se défendent. Non ! Je ne peux rien faire, rien dire … Juste regarder… Juste … Subir. Les yeux fermés si fort, comme si par magie tout ceci allait disparaitre, une lueur d’espoir résonne, une lueur de fuite me pousse.

Un garde lève la main armée d’une épée en direction de la tête de Thomas. Je ne peux pas.

Arthur, mon soleil, je suis désolée pour ce que je vais faire, tellement désolée.

Chapitre 4

      Les réflexes, je vous ai déjà dit qu’il trahissait nos personnes. Certains sont des spectateurs, et durant une situation de crise se fige. D’autres pensent à leur vie et sans même réfléchir aux autres ou au danger se cachent, s’enfuient, sauvent leurs vies. Pour d’autres c’est plus compliqués, nous sommes de ces gens qui font passer les autres avant nous. Qui considérons nos proches d’une telle manière, que notre vie n’est qu’un rempart de leur protection. J’ai des réflexes, peut être que déesse de l’amour aurait du suffire, être passionnée, aimante et rechercher inlassablement à ce que les êtres s’aiment. Seulement je suis aussi déesse de la guerre. Et cette partie de moi en opposé de l’autre fait de moi ce que je suis.

Le couteau de la cuisse droite tirée de cette robe affriolante, le bras tendu en une seconde, et une vie arrêté en moins que ça. J’ai toujours su viser, et ce n’est pas forcément une bonne chose.

Tout est immobile, tout le monde tremble et me regarde, l’origine de la lame venant de se planter dans le crane d’un garde de l’Uppei. Tout ceci pour sauver un bibliothécaire, personne ne comprend, l’incrédulité sur le visage de mon père, la surprise sur celle de mon soleil, l’horreur sur celle de mes gens mais la joie pour tous les autres. Celle de savoir que désormais, je suis ennemie de l’Eden, coupable de meurtre.

Peut-on changer ? Je veux dire l’homme peut-il changer fondamentalement sa manière d’être ? Si oui, un fort déclic comme une mort peut-elle provoquer ça en quelques secondes ? Ou alors ce déclic est-il l’aboutissement de plusieurs mois de changements progressifs.

      Je me redresse, tous les visages braqués vers moi. Ma voix s’élève plus autoritaire que jamais, plus forte aussi mais également sûre d’elle pour la première fois.

« - Je viens d’ôter une vie, devant vous tous, je viens de sauver un homme au profit d’un autre. » Je cherche Arthur du regard, mon soleil, ces yeux ronds d’étonnement et de peur. Les larmes me montent aux yeux. « Je suis coupable, ma sentence sera l’exil, car au vu de mon titre de déesse vous ne pouvez me tuer. Quant à ses hommes leur punitions sera de ma suivre en exil. Ce n’est pas une demande mais un ordre. Je ne suis pas la jeune déesse de l’amour que vous vouliez père. Je suis restée obéissante et exemplaire durant toute cette vie simplement pour qu’un ce regard de dégout et de haine cesse. Non pas ceux des habitants de l’Eden dont la luxure n’a d’égal que la cupidité, mais le vôtre père. » Une inspiration dernière un regard vers cet homme géniteur de ma personne puis mon amour déversé en un regard pour Arthur.

« Arthur mon soleil, je suis désolée. J’ai voulu te montrer comment agir face à des gens obsédés par les rangs et le pouvoir. Comment agir comme il faut et non pas comme tu es. Mon soleil, je suis désolée mes conseils étaient mauvais. Soit toi-même, souris mon ange, tu es un enfant. Tu es la candeur et la naïveté personnifiée. Ne regrette jamais de rire, de t’amuser et d’aimer. Oh mon soleil… Je suis désolée. Je vais devoir te laisser. Tu vas être seul avec ces détracteurs, tu ne dois pas te plier à eux. Ne commets pas les erreurs que j’ai faites. Soit toi-même, et je t’en supplie pardonne moi. » Les larmes coulent désormais à flot. Quelle honte pour une déesse.

Je n’ai jamais pleuré, du moins jamais à la vue de quelqu’un. D’un regard j’intime à Nathan, Samaël et Thomas de me suivre, direction la grande porte menant au monde des humains. Sans se retourner la tête droite, concentrée sur mes pas. Je pourrais enfin courir, rire, chanter, être triste et pleurer. Sans me retourner consciente des regards sur moi, de la non action de l’Uppei et de tous les dieux et déesses je parle sans me retourner. Avant de m’en aller définitivement

« - Je suis la déesse de la guerre père. Mais aussi celle de l’amour.

Arthur, mon soleil. Une chose que personne ne t’a jamais dit et que l’on m’a toujours interdite. Je t’aime mon soleil, maintenant, depuis toujours et à jamais. ».

Qui aurait cru qu’une journée changerait ma vie ? Me rendrait seule avec des gens qui m’aiment et que j’aime en retour, quelle paradoxe pour une déesse de l’amour de n’avoir le droit d’aimer. Désormais je suis humaine, j’ai abandonné mon protégé, avec pour espoir qu’il se souvienne a jamais, qu’il a lui aussi le droit d’aimer.

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