Hymne

Alice Artaud

Quand l’ombre se déploie

Sur les coteaux noircis

Et que le soleil crie

Mille adieux sans voix


Quand la liesse s’effrite

Puis tombe engourdie

Et que l’or se dissipe

En milliers de débris


Quand l’onde au fond du puits

Fait miroiter les cendres

Et qu’au fil des méandres

Le clair n’est plus qu’un pli


Quand les ailes dantesques

Emprisonnent l’éther

Soudain, je vois Carène

Former des arabesques


Alors la mort se lie

Avec le vin nouveau

Toute entière l’âme prie

Pendant que l’hymne éclot


Toute entière l’âme brille

Et le feu l’illumine

Pendant que l’obscur prie  

Doucement elle s’incline

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