Hymne à la vie, niquer la mort

Jean Claude Blanc

chante le printemps aspirant au bel été comme nous Etres humains refusant cette mort qu'on ne veut pas voir, malgré tout roseaux pensants

           Hymne à la vie, niquer la mort

Est-ce un hymne à la vie, que de bannir la mort

Souvent j'y réfléchis, ce qu'est vraiment le sort

De nos frères humains, n'ayant plus de ressort

S'ils doivent mourir enfin, qu'ils aient raison de leurs torts

 

Ainsi on nait un jour, au hasard du chemin

D'abord frêle bambin, graine de chérubin

Qui perce son cocon, avide d'en découdre

Une énergie féroce, qui sans tarder va sourdre

 

Ensuite nourri au sein d'une mère assouvie

La sève de la Terre, prodigue de génies

Mais d'en être sevré, on en ressent le manque

Ballottés, chahutés au gré de nos tourmentes

 

Au printemps de l'enfance, la chair encore tendre

Le bourgeon émotif, apprend à se défendre

Un rayon de soleil, enlumine sa journée

Suffit le faire rêver, d'un prévisible été

 

Doucement apparait sur le sol fertile

Une espèce de tige, au vigoureux pistil

Brin d'herbe comme les autres, trompeuse en apparence

N'est pas venu le temps, d'en faire la différence

 

Unique identité, celle des graminées

Pas encore gazon, ortie, chiendent ou blé

Qu'importe forme et couleur, paysan bon apôtre

Cultive sans préjugé, ce que le ciel lui offre

 

Quelques semaines plus tard, le champ est envahi

De végétaux variés, dont il faut faire le tri

Pas encore le moment, faut encore patienter

Pour ne pas mélanger le bon grain de l'ivraie

 

Aux abords de l'été, les prés, soudain se dorent

Abondent les pâturages, d'infinies fleurs sauvages

Le poète péquenot, contemple son décor

Bon foin à mettre en gerbe, le tout fera bon ménage

 

Fenil bien rempli, se régale le bétail

Lorsque l'hiver descend, reste au chaud à l'étable

Une brassée de luzerne, avec des bouts de paille

En ces temps de disette, ne fait pas de détail

 

Le soir à la veillée, près de la cheminée

Cheminent les pensées, du fermier rassuré

Pas d'engrais rajoutés, seulement des bouses de vaches

Les manches retroussées, un zeste de courage

Symbole d'agriculture, conjuguée au passé

 

Allusion bucolique aux Hommes que nous sommes

Qui grandissent et qui meurent, sans déranger personne

Pourtant tellement heureux, de former dès demain

Une chaine parfaite, en se tenant la main

 

On vient au monde sans voile, dénudé et sans poil

On ne distingue pas, les blancs, les gris, les blacks

Un nom et un prénom, identité « humain »

Un instinctif cri, pour voir le jour enfin

 

Dès lors confrontés à la « xénofolie »…

Hélas discriminés, pas de la même portée

Tous immatriculés, français ou étrangers

En plus inoculé le sens de la patrie

 

Foisonnent ainsi les peuples, paisibles en leur demeure

Forcés de cohabiter pour le pire et le meilleur

A différence près, que sévissent procureurs

Fauchant les plus mauvais, loi du législateur

 

« Labourages, pâturages », mamelles d'une louve

On est tous abreuvés, à l'identique source

Pour les uns lait amer qui porte préjudice

Romulus et Remus, pour eux, quel délice

 

Subsistent parmi nous, des fâcheux qu'on ignore

Des teigneux, fesse-mathieu, qu'empestent l'atmosphère

Mais nous roseaux pensants, mimons ce sage grand-père    

Lions ensemble nos bras, pour nous mettre d'accord

 

Abondent nos connaissances, sur notre Terre immense

Boudons pas notre plaisir, faisons le plein d'essences…

Semer, faire fructifier, exige persévérance

Alors en toute conscience, promulguons sainte alliance

 

Lorsque la vie surgit, ainsi à l'improviste

Saisissons notre chance, c'est signe qu'on est paré

Pour combattre droit du sol, la science des racistes

Elargissons le champ, des plantes aussi on nait

 

M'imagine une prairie, où butinent des abeilles

Où j'irais faire la sieste, au-dessous du soleil

Bordé d'arbres, de buissons, d'une bavarde rivière

Le moral au beau fixe, libéré des galères

Précieuse rosacée, à la fleur précaire

Un instant faire rimer le vert et le désert

Oublier pour toujours, la guerre et ses misères

Enfin, une fois pour toutes, relier haine, amitié…

Hélas, ne suis que JC, solidaire des Etres

Humains au cœur blessé, avides de Lumière  JC Blanc juin 2022 (pour mes amis Ligueurs)

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