Hyperbole.
delphine
Le soleil ne parvient pas à sortir de son lit embrasé les matins où tu n'es pas à mes côtés. La nuit ne peut s'en aller, le jour ne peut pointer le bout de son nez. La Lune souhaite encore rester. Elle n'est guère tentée de rejoindre l'univers puisqu'elle se sent abandonnée.
Le temps n'existe pas dans un monde sans toi. La vie se morfond d'une profonde solitude lorsque tu t'en vas. Les matins se font lointains et les soirs charbonneux de larmes. Mes chemises demeurent mouillées de sanglots interminables et restent imprégnées d'oppression. Mes vêtements flottent sur les chaises du salon. Les livres de citations s'entassent sur mon lit défait. Mes draps jouent avec mes couvertures et les oreillers stagnent dans un silence intense. L'enfer éternel. La compassion excommuniée. Le dégoût éprouvé. Le frottement de mes veines. La lumière éteinte. L'ampoule explosée. Tout est dérangé, rien n’est à sa place. Le chaos inhalable. Les murs sinistres d'une chambre trop habitée. Le reflet d'un corps désabusé et abîmé dans un miroir bien trop âgé. Quelque chose a changé. Quelque chose s'est mue. Un sort pernicieux s'est abattu sur la réalité. Déplorable et nuisible passé. L'espoir m'a désertée et la nuit ne m'a toujours pas quittée. Elle ne souhaite plus partir. Le présent se vomit en grande quantité. Mes boyaux le rejettent. L'existence me malmène. La vie m'exècre autant que je la déteste. La passion est finie. Le charme est parti. Mon odorat ne reconnaît plus ton parfum. Il a oublié ton odeur, il se rappelle juste de la douleur. Mon corps frêle se contente de ton affreux départ qui ne le ravit pas. Il mêle sobriété et négligé. A vrai dire, il ne sait plus où aller. Il observe tes yeux dépités face à ce spectacle horrifiant qui t'éloigne encore un peu plus de mon horizon. Sentiment de culpabilité.