I Que la flèche est infâme

Igor Ramès

Poème composée par une nuit bleue d'introspection.
À Lisa, qui n'a toujours rien vu.


Dans ces moments de peur, Madame,
Vous vous sentez nerveuse, belle âme ;
J'en conviens, et j'ai bien vu là,
Que vous ne vouliez pas de moi.

Belle créature troublante,
Chimère de mes rêveries ;
Mais déjà la pluie est tombée.
Cruelle, vous ne serez jamais
Mienne, et chère à mon cœur.

Douce lueur dans le brouillard
Qui illuminait mon regard,
Où es-tu passée maintenant ?
Tu es perdue depuis lontemps.

Las je suis ! d'attendre vos signes...
Mon cœur bleuit en cette attente.
Je crois que vous n'avez pas su
Voir l'amoureux que je fus.
Mais je vous ai donné mon cœur.

D'ailleurs je ne vous en veux point.
Ni à cet autre qui contrevint,
Qui de moi vous a détachée,
Qui votre amour a capturé.

En somme, il en est de ma faute.
Car moi je suis bien plus farouche.
Et j'aurais dû vous embrasser
Aussi vite que je pouvais.
Sitôt je n'ai plus votre cœur.

Signaler ce texte