ID Zen

cheetah

Le bateau tangue et le vent se lève. Les arbres passent tels des éclairs. La pluie sur la vitre se déplace à l'horizontale. On prend de la vitesse dans les virages, Nascar nous voilà. Paysages paysans pays d'antan. Vues de moissonneuses sur fond de champs de meules. Nos reflets dans la glace déformés par le double vitrage.

Les ralentissements au début mystérieux nous semblent évidents lorsque nous croise soudain un bolide lancé à toute allure. Jardins ouvriers le long des voies, coins de verdure de ces gens de l'ombre pour qui terrasse en teck et piscine naturelle riment avec utopie et vieille ritournelle. On leur promet souvent la Lune, ils finissent par se décourager et s'enfoncent alors dans leur quotidien.

Végétation luxuriante des bords, jungle péri-urbaine. Chênes et acacias, cyprès, hêtres, bouleaux ou frênes envahissent les bas-côtés. Vert de vie, vide de sens. Plus personne ne s'y promène. On part à l'autre bout du monde chercher la nature. Le train accélère, le contrôleur passe et se présente. les regards ne se lèvent même pas, tout au plus un rigolo pour lui rendre la pareille, le verbe facile et l'humour gras.

Qui utilise ce foin, qui habite ces gigantesques domaines agricoles, ces bâtisses d'un autre âge que seuls semblent fréquenter ces hommes tout de courage vêtus que sont les paysans d'aujourd'hui. Qui parcourt ces routes de campagne étroites comme les callejon de Barcelone. Cette terre qui pourtant vit, qui la regarde encore, qui la courtise. Mise à part nos politiques en quête de voix, cette voie verte forêt et jaune blé est comme une transversale vide au coeur de notre France.

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