Idiote.

Malou

2014

J'ai été idiote, une gamine idiote,

Stupide de croire un jus de fruit au soleil, une partie de jambe en l'air exhibitionnistes, une soirées sous Mezcal ou cocaïne, tes photos, nos peintures. Ou un asticot mexicain.

Stupide de croire en la magie éphémère des choses. Ta plume sur mon corps, écouter Manu Chao des heures puis une Cumbia, danser la valse dans une cuisine au milieu de l'odeur des épices et  des crevettes, faire l'amour n' importe où, saluer les touristes du haut de ta fenêtre.

J'ai été idiote, une gamine idiote,

Stupide de croire que tu t'étais attaché à moi de la même manière que tu m'as envouté cette nuit-là avec ton grand manteau beige, ta chemise blanche et tes cheveux noirs en bataille.

Je me suis comportée comme une petite fille inexpérimentée. Et c'est ce que je suis face à toi. Je donnerai n'importe quoi pour revivre la nuit de notre rencontre. Tu fais partie de ce genre d'homme qui ressemble à un enfant. Passé la trentaine, toujours le regard joueur, innocent, dévastateur…Tu m'as fait perdre toute dignité, tout contrôle, tout pouvoir.

Tu as transformé la Louve en agneau. Ton ego était plus puissant que le mien et je l'ai su dès le début. Tu m'as volé mes pouvoirs comme tu as volé ma culotte au bout d'une heure de conversation. Ta créativité et ton essence débordent de ton être, glissent sur ta peau, m'éclaboussent.

J'ai tout absorbé de toi, assoiffée de ton art, de ta voix, de tes jeux.

Puis t'es parti al Sur. J'sais pas si tu reviendras…à moi. Je t'ai tant couru après cette nuit-là. Puis j'ai sonné à ta porte à cinq heures du matin. Enivrée, cocaïnée, pleine d'audace. Sûre de moi, séductrice, dans le défi. La folie du dernier espoir. Le coup de grâce. L'espoir de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Timbrée comme quelqu'un qui se rit des coups. Mais je n'étais pas la femme fougueuse et séduisante que l'alcool me laissait croire. Je n'étais qu'une môme désespérée, assoiffée de tendresse avec une haleine d'alcool et des taches de rouge sur le chemisier, Tu es sorti et m'a regardé comme une pauvre fille des rues. “Désolé, je dors seul cette nuit.”

J'ai été idiote, une gamine idiote.

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