Il est là maman

hortensiane

Au plus profond son esprit.

"maman un jour il a dit qu'un jour il m'emmènera avec lui à jamais il va m'emmener maman j'ai peur  "

Le garçon s'assit sur le banc du jardin. Il fixait un point invisible sur le sol, figé, seul. L'atmosphère s'alourdissait autour de lui, ses épaules frêles supportaient un poids énorme. Il sombrait dans cette éternité étouffante et désagréable, celle qui se devait de manger son vivant. Elle, la chose. Elle lui avait apprit à haïr. Il savait, il pouvait détruire cet amarcia, ce défaut fatal qu'il trimbalait depuis le jour de sa naissance. Il pouvait se briser. Une lourde larme roula sur sa joue. Son parcours avait semblé duré des siècles.

"maman il est derrière toi maman regarde s'il te plait il crie il crie maman arrête-le je t'en supplies maman"

Le garçon avait un gout de sang dans la bouche, un gout cuivré et dégueulasse. Sa gorge se contracta. Son regard se perdait dans le vide, il senti sa présence. Cette chose. Elle était collée à son dos et réchauffait son corps, l'air était glacial. Une deuxième larme dévala son visage. Ses joues humides, ses yeux noyés, sont corps tremblant. Il s'allongea sur le banc froid, son avant bras couché sur sa tête. Il retint sa respiration, son cage thoracique brûlait. Ses membres étaient douloureux. La chose. Son reflet voilait ses yeux. Son buste se relevait et se baissait. L'oxygène manquait dans son corps. Ses cris étaient silencieux, ses pensées violentes. Les larmes ruisselaient sur ses joues. Elle les essuya délicatement. Son cœur s'affolait alors que, la chose, se couchait sur lui. Elle enfui sa tête dans son coup, elle embrassa sa peau, froide et pâle. Elle humait son odeur. Il s'apaisait. Elle roula ses bras autour de son cou, resserrant de plus en plus son étreinte. La réalité lui fouetta le visage comme une gifle violente. Le tuer. C'était comme si il se réveillait après avoir fait un cauchemar. Comme si il mettait sa tête hors de l'eau lorsque l'oxygène manquait . Il ouvrit les yeux, une vague de panique l'envahit, il se rendit compte. Le tuer. Elle voulait le tuer. Les mains de cette chose attrapèrent sa gorge. Ses traits déformés par l'horreur, ses yeux écarquillés, son regard se verrouillant à celui de la chose, deux point rouges sanglotants. Il prit conscience. Tout ceci se passait dans un minime laps de temps. Le temps lui paraissait tellement long. L'éternité, ne l'avait jamais quitté. Il osa, il osa respirer. L'air pénétrant dans ses poumons. Seulement, il était trop tard.

"oh maman il fait noir pardon maman j'ai peur j'ai peur il m'a prit maman"

Il était fatigué. Les médecins étaient formels, «schizophrénie paranoïaque.»

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