il était un petit homme...?

nessim

Près de l'ombre dort un livre posé dans la rocaille
il rêve de ces lignes écrites à la main,
le temps passe son vent à en faire l'éventail
pour ne pas que mes yeux en oublient le refrain...
 
il était un petit homme,
Pirouette, cacahouète.
Il était un petit homme,
Qui avait une drôle de maison.
 
Un jour trop près de l'ombre, une brise s'est arrêtée.
Mauvaise graine d'un Dieu prisonnier du passé
elle marque page l'ouvrage, d'une tache ensanglantée
en arrêt sur image d'un crime de liberté.
 
Je ne suis plus un enfant, je me suis fait gommer
un crayon mine cassée sur le sang du papier
mon attrape rêve brisé a été déplumé,
je n'ai plus d'amulette, le dessein est froissé.
 
La maison est en carton,
Pirouette, cacahouète,
La maison est en carton,
 
La vie est sens unique, de ses débuts aux fins
elle divise nos parcours dont est fait le chemin,
poussant toujours devant l'adulte sans le gamin
qui rit seul et déchire les pierres du destin.
 
Je te laisse loin derrière, cette fois c'est entendu
je fais comme tout le monde, finir par te lâcher
je laisse ta mémoire presque à perte de vue
toi l'enfant que je fus qu'il me faut oublier.
 
Aucun retour possible, quand arrive le moment
brutal et saisissant d'un  oiseau se posant
les griffes en coup de rasoir sur le fil du temps,
pour couper ce qui nous tient à nos rêves défendants.
 
Le beau fil s'est cassé, 
Pirouette, cacahouète,
 
petit, on va se dire que l'on se reverra,
dans un éclair fugace profitant de l'instant
où tu t'inviteras du geste ou de la voix
pour te rappeler à moi par l'un de mes enfants
 
Ou encore, peut être, nous connaissant tous deux,
que l'on décidera quand rien n'est plus sérieux
de nous payer le luxe, en complices  joyeux
d'un retour en enfance, d'une maladie de vieux
 
Il était un petit homme…
 
J'ai quitté mon enfance, un jour inattendu
je croyais la garder jusqu'à mon dernier jour
je n'ai rien vu venir et ce jour est venu
je suis devenu vieux, ce jour c'était mon tour
 
 
 
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