Il était une Foi....

Jean Claude Blanc

Souvenirs de mes années au cathé même enfant de coeur, je rejoins désormais Blaise Pascal "argument du Pari" intérêt de croire que Dieu existe, Vie éternelle!!!! sinon rien à perdre

                                    Il était une Foi

 

J'ai été élevé dans la crainte du Très Haut

Mes parents catholiques me mirent au catéchisme

J'ai été initié au culte des Evangiles

Au sens des valeurs, à respecter autrui

 

Pensum laborieux que d'apprendre par cœur

Toutes ces notions abstraites connotées de symboles

Calvaire de Jésus Christ, sur sa croix, supplicié

Il m'a fallu du temps pour saisir la portée

 

Baptisé, confirmé, de Saint Chrême englué

Ma voie était tracée, destin incontournable

Je me vis enrôlé dans les Enfants de Chœur

Un rôle à ma mesure au service de Dieu

 

Apprentissage ardu, celui d'ingurgiter

Des masses de versets, bien souvent en latin

A l'Eglise comme ailleurs pour prendre des galons

Il faut se coltiner le rituel sacré

 

Acolyte élevé, secondais le curé

L'assistais à l'Autel, de mes génuflexions

Portais le candélabre, agitais la sonnette

L'Offertoire invitait chacun à la piété

 

« Notre Père » déclamé au son de l'harmonium

Les fidèles reprenaient avec ostentation

Les psaumes s'élevaient partout à l'unisson

Un instant de magie, de paix, de communion

 

Cabotin accompli, trônais au premier rang

Mon cordon bien serré autour de mon aube blanche

J'avançais les mains jointes, plein de méditations

Ménageais mon entrée à la messe du dimanche

 

Ce sens de gravité, pour les cérémonies

Où les chants d'allégresse s'insinuent dans les âmes

J'en poursuis l'émotion encore aujourd'hui

A l'hymne nationale au drapeau tricolore

 

Mes polissonneries, j'allais les confesser

Tentant de faire le tour de mes impénitences

Nanti de son étole, le curé circonspect

De sa main bienveillante, me disait « va en paix »

 

Les péchés capitaux, j'en étais préservé

Quelques petits mensonges, des riens de vulgarité

Pas grand-chose cependant à lui mettre sous la dent

J'avais pour pénitence des « je vous salue Marie »

De notre liturgie alambiquée à souhait

J'en tirais des soupirs et çà me faisait rire

Je ne puis résister à livrer ce fleuron

« Tu n'auras de désirs, impurs, volontaires »

 

Excellence du doigté, la vertu, l'élégance

Les 10 Commandements, des poncifs appliqués

De leur théologie surannée, j'en tirais,

La Foi, la tolérance, comme principe de vie

 

Le Ciel avait bon dos, et le pardon facile

Spiritualité en guise de bonne conduite

Je savais rien du Bon Dieu, à quoi il se chauffait

Sévère selon les dires, ou miséricordieux

 

La crainte du courroux, invention catholique

A l'usage des humbles, pour leur filer la trouille

Alerter leur conscience à grands coups de Pater

Pour réserver leur place à la droite du Seigneur

 

Croyant je suis resté, c'est une nébuleuse

L'espoir de retrouver mes Frères trépassés

Avant de m'endormir, fais encore mes prières

Pour une vie solidaire, pour un monde meilleur

 

Les Eglises quant à elles, défendent leur pré carré

De sermons dépassés, de croisades sanguinaires

Et Dieu dans ce micmac, on tend à l'oublier

On jure Bible ouverte qu'on aspire à la paix

 

Mon Eglise personnelle, je vais m'y recueillir

Puise dans la Genèse, mon « Veni Creator »

Se prendre par la main, pour chanter les louanges

Ma Foi est à ce prix, c'est mon Credo intime

 

Les croyants authentiques de toutes religions

Savent pertinemment que notre salut viendra

Si nous sommes rassemblés, d'une seule communauté

Pour recueillir les grâces, les bienfaits du Seigneur

 

Car la fraternité ne doit plus demeurer

A l'état de symbole, à l'état de vœux pieux

Mais doit se conjuguer dans nos actes ordinaires

Une forme d'Eucharistie chaque jour répétée

 

Dans l'enceinte sacrée, de ma petite chapelle

Au fond près de l'Autel dans la Nef endormie

Brille le petit cierge de la Nativité

J'aime m'y recueillir quand je suis fatigué

 

 

Le doute, mal érosif, habite nos pensées

Il faut nous accrocher aux fébriles lumières

Recevoir et donner, morceaux d'humanité

Faire le plein d'étoiles et de Foi effrénée

 

Bientôt suivront en procession

Frères de la Terre, fils de Dieu

On construira des édifices

De bonheur, de félicité

 

Alors on pourra proclamer

Le retour de notre Sauveur

De la porte de sa maison

Le Très Haut nous tendra les bras

 

L'heure n'est plus aux lamentations

Misères du monde, fatalités

Ne sont que fruits de l'inaction

Si t'as la Foi, marche devant

 

Au fond tous les Hommes de la Terre

Pauvres mécréants, laïcs austères

Le mysticisme fait son chemin

Rêvent en silence d'Eternité

 

 

 JC Blanc             décembre 2022

           

Hommage au curé Monteillet

Mon Ami, mon Frère de St Anthème

Qui m'a conduit tout petit

Sur le chemin de la Lumière

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