Il me fascine

charlinette

Il a l'air de savoir où il va et ne se prend jamais la tête lorsqu'il est question de vivre, conseiller ou éduquer : ça, il sait faire. Montrer la voie aux autres, ouvrir le chemin, il se donne des airs et des influences, lui même fan de tout ces acteurs ou chanteurs renommés. On trouve Johnny Deep, Steven Wilson, et bien plus de monde encore, dans sa tête bien remplie de projets inaboutis, en court d'analyse et de développement. C'est souvent que son intelligence le ratrappe, à côté, tout près d'ailleurs, de ses sentiments : Il voit les choses en grand. En très grand d'ailleurs. C'est l'Homme aux milles facettes, aux milles couleurs, ayant quand même pour attrait la Noirceur de ce Monde, en simble constat, combat, il n'aime ni l'injustice, ni les inég alités et à lui seul, il tente de les éradiquer. Grand rêveur utopiste, c'est les guerres qu'il veut tuer, c'est les famines qu'il veut affamer, c'est la maladie qu'il veut contaminer, c'est les irrespectieux qu'il veut blâmer. Je le regarde encore un peu parler dans cette vidéo où je note son calme et sa pesanteur. Il a l'air d'un fou. Un vrai fou. Un grand fou. Car n'est-ce pas vrai, ça, qu'il faut être sacrément frappé pour imaginer en cette terre noircie, un gramme de justice et de lumière ? Il est fou d'y croire encore, de penser que la Terre se sauvera toute seule de cet ensemble miséreux, dont je ne saurais parler : pollution, famine, pauvreté à chaque coin de rue et injustices toutes les trois secondes. Pourtant, je clique sur pause et observe son visage quelques longs instants.
C'est la tête d'un mec certain qu'il ne sait rien. Il a des cheveux noirs, très longs. Un regard tendre, doux et amoureux de la vie en elle-même. Un sourire discret sur cette bouche large et bien dessinnée. Une âme timide et un coeur de nounours, lui, typé des Andes, des pays Asiatiques, un peu d'Angletterre peut-être dans ses veines : on ne le saura pas. Et ce mec se pavane en sachant fièrement qu'il ne sait rien. Et pourtant, il ne manque pas de culture générale, de talent, d'introspection et d'analyse ! Mais on dirait bien da ns son regard qu'il a adopté la remise en question permanente depuis de très longues années. Allez savoir pourquoi. Peut-être un jour de deuil. Un jour noir. Un jour sombre où il s'est fatalement dit : pourquoi être sûr de ce que l'on ne pourra jamais prouver ? Pourquoi chercher ? Pourquoi enterrer des Morts qui n'auraient jamais du partir si jeunes, si rapidement, si brutalement, tandis que la Vie avait encore trop de bonnes choses à offrir ?
Oui, on voit tout ça dans son regard. Le gamin abandonné, fracassé par la vie et qui a du un jour se contenter de ce qu'on lui offrait, tout près de lui, là, à ses côtés. On trouve un piano pour se consoler, une moto pour exister, un verre pour se décoincer, quand la peine, la douleur et la colère envahissent un corps tout entier et qu'il n'y a plus aucun moyen d'y rémédier, faut-t-il peut-être s'exorciser seul. Et comment ?
Il a essayer de mourir un peu en lui, juste pour ne pas souffrir. Je crois que le spleen et la mélancolie ne lui convenaient pas. Il a essayer d'être, d'exister, mais comment vivre quand la Mort nous effraie à ce point-là ? Il a chanté la vie, la mort, il a mit des couleurs dans son coeur et du noir sur sa peau : c'est beau de protéger l'animal blessé et pour cela, il va hurler. Il va hurler sa colère au monde, il va hurler sa peine aux gens, il va chanter sa vie, sa propre mort et il le sait, il s'est tué des centaines de milliers de fois.
Je relance la vidéo et l'écoute parler posément, comme ci de rien n'était, comme s'il n'avait pas perdu les trois-quart de son enfance, les trois-quart de sa vie d'adolescent, dans ces combats incessants, dans cette vie incroyablement longue, dure et sans pitié. Il sourit quelque peu, rigole tout seul comme un con et tourne la tête sur le monde environnant. C'est l'homme des milles questions et des milles analyses. Il est rassurant. Il s'est trop de fois rassuré seul. Il connait bien cette piaule depuis laquelle il tourne : les angles morts, la hauteur du plafond, le nombre de carreaux posés sur le sol, les tableaux aux murs, leurs symboliques et leurs significations profondes, ce que ça représente à son sens, aux yeux des autres, aux yeux du monde, dans le regard du peintre qui l'a produit. Il sait où sont ses affaires, la sortie de secours, le plan d'évacuation du bâtiment et les escaliers les plus proches. Parce qu'il n'aurait pu envisager de rester dans un tel endroit, sans le connaître. Mais ça, quand il parle de sa vie, on ne le voit pas. Ils ne le voient pas, ces fans. Ces pilotes. Ces Champions.
Moi, si. Parce que moi, je suis pareille que lui. Je souris à cette pensée, il ne le saura jamais. Il ne comprendra jamais au combien il me fascine. Oui, j'esquisse un sourire et recoiffe ma tignasse blonde, parce qu'encore une fois, des mèches se sont logées dans mes cheveux. Cet homme me fascine. Il me fascine, oui. Non pas parce qu'il est Grand. Non pas parce qu'il est musclé, fort, ou sécurisant. Son incertitude me fascine. Ses angoisses me fascinent. Ses peurs me font rire. Et cette bouille d'Ange me renvoit à mon histoire personnelle. Moi aussi, pendant des années, personne ne m'a prise au sérieux. Moi aussi, je n'avais pas la tête de l'emploi, pour rentrer dans l'armée, faire du sport ou écrire des romans assez durs et trashs. Je vois ma tête dans le miroir de ma chambre et je mets du temps à me voir réellement, me regarder : ces yeux bleus immenses, ce sourire angélique, ces longs cheveux blonds, cette pureté que je dégage : Est-ce vraiment moi ? Suis-je véritablement si Belle, si Jolie que cela, aux tréfonds de mon âme ? Où ne suis-je pas juste une petite enfant que l'on a massacré, maltraitée, abandonnée par tout côté ? Une enfant sans enfance autant qu'il est resté ce gamin sans vie, sans goûts, amer par tout côté, ayant besoin de protéger son intégrité par la frayeur qu'il transmet aux jeunes générations. Rockeur, bad boy, violence au rendez-vous et gestion de son énergie comme personne et comme jamais.
Il peut en sauver des minettes, vous savez. Si, vous, lecteurs qui ne lirez jamais mes travaux, ou du moins, pas cet écrit-là. Il peut en sauver des gamines, des filles, des fillettes, des adolescentes, parce qu'il préfère quand même les filles, on ne dira jamais l'inverse. Il faut qu'on l'aime, que les gens l'aiment, que les femmes l'aiment. Il faut qu'on le voit, qu'il fasse du charme et qu'il sache comment prendre le coeur d'une femme fragile pour la réparer. Il répare d'Amour, parce qu'il ne sait pas faire autrement. L'homme a bien essayer d'endosser sa carapace de muscles des milliards de fois pour ne plus faiblir aux poids et à la lourdeur des sentiments : sans succès. Il aime autant qu'il aime être aimé. Et si tu l'aimes, en silence, sans jamais rien en dire, ni même se l'avouer, il va t'aimer. C'est le dompteur qui tente d'apprivoiser ses proies. Mais se sont les proies qui tentent parfois d'apprivoiser le dompteur.

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