Il n'y aura de rescapés

Je suis de bile,

Je sais, tais-toi,

Que je noirci le pourpre

Le rouge autour de moi,

Que je prends possession des âmes

Qui sous mes cris sont capturées,

Et dans mon antre et sans arrêt

Seront châtiées et torturées.

Je suis de bile, merci,

Et si, j'ai bien compris,

Qu'il n'y a guère de rédemption,

Que mes démons sont un magma

Qui inonde jusque les bateaux

De ces pirates meurtriers,

Un lourd magma qui va jusqu'à

Tous tes dragons annihiler.

Je suis de bile, et désolée,

Que dans mes livres

Nulle panacée,

Je cherche au loin un drapeau blanc,

Je cherche au loin, j'espère autant,

Trouver à ma folie un vaccin,

Mais les vagues démesurées

Ôtent à nos corps leur unité,

Mais les vagues à la poussière

Retournent les émotions d'hier.

Je suis de bile, et je me cache,

Loin de tes silences qui m'agacent,

Et cette tension intolérable,

Dont je sens qu'elle fait table rase

De ces lumières et ces beautés,

Jugée seule je me sais coupable

Je sais qui est contaminé.

Je suis de bile, j'aimerais m'enfuir

Et ne jamais me retourner,

J'ai peur des monstres qui vivent en moi,

Je n'veux plus voler en éclats,

J'irai un jour sur l'autoroute,

Et je me resterai seule là-bas,

Pour dans ce tourbillon à moi

En chienne finir mon Coup d'État.