Il se souvient...

elfyblue

Il se souvient…

 

Assis sur son banc dans le jardin,

Il se souvient de son enfance,

Il y a longtemps, ça vient de loin,

Dans un petit village de France.

 

Il n’était pas malheureux à cette époque,

Des parents modestes mais plein d’amour,

Bien sûr il n’y avait pas d’alloc,

Mais sur leurs lèvres des sourires tous les jours.

 

Alors pourquoi aujoud’hui se sent-il si seul,

Comment  a-t-il pu en arriver là,

Plus de toit la larme à l’œil,

Il entend sonner le glas…

 

Il se souvient de son diplôme,

Il était fier comme un coq,

Enfin il n’était plus un môme,

Il se pensait alors taillé dans le roc.

 

Son père lui avait trouvé une bonne place,

Dans l’imprimerie de la ville la plus proche,

A coup sûr il ne ferait pas du surplace,

Ça non il ne resterait pas les mains dans les poches.

 

Alors pourquoi aujoud’hui se sent-il si seul,

Comment  a-t-il pu en arriver là,

Plus de toit la larme à l’œil,

Il entend sonner le glas…

 

Il se souvient de ces yeux bleus, de ce sourire,

Son cœur battait la chamade, son souffle se faisait court.

Cette fille lui plaisait ça allait sans dire,

Peut-être même était-ce cela qu’on appelait l’amour.

 

Dans son costume devant monsieur le curé,

Les yeux brillants de mille feux,

Pour le meilleur et le pire il allait l’épouser,

Cette jolie fille dont il était tombé amoureux.

 

Alors pourquoi aujoud’hui se sent-il si seul,

Comment  a-t-il pu en arriver là,

Plus de toit la larme à l’œil,

Il entend sonner le glas…

 

Il se souvient de cette saleté de maladie,

Des heures passées à son chevet à espérer,

Qu’ils allaient pouvoir reprendre le cours de leur vie,

Et tout ces mauvais coups les oublier.

 

Mais le destin en avait décidé autrement,

Comme s’il devait payer ces années de bonheur,

On lui avait pris la femme qu’il aimait tant,

Ne lui laissant que des souvenirs au cœur.

 

Et aujourd’hui il se sent seul,

Se demandant comment il avait pu en arriver là,

Plus de toit la larme à l’œil,

Il entend sonner le glas…

 

Il se souvient s’être mis à boire,

Un verre seulement pour passer la douleur,

Puis par habitude chaque soir,

Il buvait trop de cette liqueur.

 

De moins en moins présent à son travail,

Son patron l’avait mis à la porte,

Il s’est bien vite retrouvé sur la paille,

Il s’est effondré telle une feuille morte.

 

Et aujourd’hui il se sent seul,

Se demandant comment il avait pu en arriver là,

Plus de toit la larme à l’œil,

Il entend sonner le glas…

 

 Pour simple souvenir  et bagage un sac à dos,

Il quémande pour avoir un morceau de pain,

N’ayant plus que la peau sur les os,

Et pour se reposer occupe les bancs des jardins.

 

Les mains caleuses, le front ridé,

Le froid lui giflant le visage,

Un simple carton pour s’abriter,

Il se remémore toutes ces images.

 

Et aujourd’hui il se sent seul,

Se demandant comment il avait pu en arriver là,

Plus de toit la larme à l’œil,

Il entend sonner le glas…

 

Il s’est endormi hier très tard,

La tête lui tournait il avait froid,

Beaucoup disait de lui qu’il était un clochard,

Mais personne ne comprenait son désarroi.

 

Ce matin il ne se souviendra plus jamais,

Le vieil homme dans un dernier soupir,

A rendu l’âme en ce mois de mai,

Emportant avec lui tous ses souvenirs…

 

Sandrine.

 

 

 

 

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