Il suffira d'un battement d'elle... (Suite 2)

Serge Boisse

Et voici enfin la suite ! Je vous offre le chapitre 6 de mon dernier roman, que vous trouverez sur Amazon en version ebook et papier, ici : https://www.amazon.fr/dp/B077X5F64G/

Chapitre 6


J'ai toujours aimé les vibrateurs, sans doute parce que je suis une fille très sensuelle, très sensible, qui avait découvert très tardivement les joies de l'onanisme et qui était loin d‘avoir épuisé l'envie de jouir, une envie qui chez moi était encore très forte, et même plus : c'était un besoin vital. J'étais accro à la dopamine, à l'endorphine, à l'ocytocine et à la phényléthylamine, les quatre hormones du plaisir, et plus mon corps jouissait, plus il produisait d'hormones, et plus j'étais accro.

Et c'est sans doute pourquoi l'incroyable jouet que Marie m'avait prêté me plût autant... D'abord, il était fantastiquement puissant. Ensuite, il était assez gros, d'un diamètre conséquent même, mais pas très long, ce qui fait que je pouvais le caser entièrement dans mon vagin, qu'il remplissait complètement. Il était très doux, légèrement courbé, avec une petite bosse pour stimuler le point G, je le sentais en moi, me remplir, et cela était déjà une source de plaisir. Mais surtout, contrairement aux autres vibros, celui-ci se déclenchait au hasard, à intervalles aléatoires et imprévisibles. Et ça, c'était très excitant. J'attendais qu'il se déclenche, parfois pendant plusieurs heures, et lorsque je me disais que c'était sûr, c'était pour bientôt, j'en mouillais d'excitation contenue (Je suis une fille qui mouille facilement, ce qui est bien pratique car je n'ai jamais eu besoin de lubrifiant pour ne pas avoir mal).

Et puis, socialement, c'était très bizarre. C'était comme un secret entre mon jouet et moi. Je savais qu'inévitablement il pouvait se déclencher à des moments très embarrassants socialement parlant, y compris lorsque je n'étais pas seule, mais au lieu de m'embarrasser, cette idée m'excitait follement.

Toutefois, lorsque je rentrai chez moi le premier soir, portant donc encore en moi le jouet que Marie venait de me prêter pour la semaine, je priai pour qu'il me laisse tranquille pendant le dîner (j'habite encore chez mes parents, mais plus pour longtemps car lorsque j'irai à la fac à la rentrée prochaine, ils ont promis de me louer une chambre d'étudiant). Heureusement, mon petit ami intime eut le bon goût de le laisser tranquille pendant le dîner et même la soirée. « Tiens, il faudra que je lui donne un nom », pensais-je. Et comme il était bleu comme un schtroumpf, le nom était tout trouvé : schtroumpf ! « Je suis une drôle de schtroumpfette quand même ! », me dis-je en allant me coucher.

Une fois couchée entre mes draps roses, je me dis que j'allais essayer de m'endormir, en me demandant si, quand le schtroumpf allait se déclencher, il me réveillerait, ou bien si j'allais jouir dans mon rêve, ce qui serait sûrement très amusant. Mais je ne pus évidemment pas fermer l'œil. Cela dura très longtemps. Je me tournais et me retournais dans mon lit, frustrée de ne pouvoir m'endormir comme je l'avais décidée, et encore plus frustrée parce que ce diable de grand schtroumpf n'en faisait qu'à sa tête et avait apparemment décidé de roupiller, lui.

Enfin, vers une heure du matin, alors que je commençais à glisser au pays des songes, une intense vibration secoua ma chatte totalement trempée. Le grand schtroumpf se réveillait enfin. Je l'avais tant attendu ! Immédiatement, j'ai senti qu'un orgasme se préparait, une tension dans mon estomac qui descendait de plus en plus bas. J'ai serré mes jambes, tendu les bras, roulé sur le ventre, tandis que la tension pulsante gagnait tout mon corps, en vagues successives, et j'ai gémi, de plus en plus fort, jusqu'à ce que l'orgasme me rattrape enfin. L'engin eut le bon goût de me laisser jouir trois fois avant que, épuisée, et satisfaite, je m'endorme enfin.

Plus tard cette nuit, j'eu enfin la réponse à la question : lorsqu'on dort avec un vibromasseur automatique, et qu'il se rallume pendant que vous rêvez, que se passe-t-il ? Réponse a) : vous vous réveillez et vous jouissez en toute conscience. Réponse b) Vous jouissez en rêve. Choisissez ! Je ne vous donnerai pas la bonne réponse. Vous n'avez qu'à essayer, vous. Et si vous êtes un homme, tant pis pour vous si la nature ne vous a pas donné la chance d'avoir une jolie chatte rose, tellement sensible et surtout, multi orgasmique ! Cette nuit-là, j'étais totalement heureuse d'être une femme.

Le lendemain matin, je retrouvai mon amie Lise dans le bus qui nous amenait au lycée. Étrangement, alors que nous avions tout partagé depuis notre première rencontre, je décidai de ne pas lui parler de ma rencontre un peu spéciale avec Marie et Julien Laffont. Partager avec sa meilleure amie nos petits secrets au sujet de la masturbation était une chose, lui raconter une histoire personnelle qui mettait en scène d'autres personnes en était une autre. Et puis j'étais un peu jalouse de Lise. Elle sortait maintenant avec Maxime, le garçon dont j'avais été amoureuse pendant nos années de lycée. Maxime et moi, on avait eu une relation tendre, romantique, retenue dirais-je, et même si nous avions très souvent joué ensemble à des jeux coquins, nous n'avions jamais fait l'amour. Et voilà que Lise me racontait, avec force détails, qu'elle, elle l'avait fait avec lui, et que c'était un très bon coup !

Mais tandis qu'elle me relatait leur première fois ensemble, et combien il était beau, fort et musclé (ce que je savais déjà), ma jalousie fit progressivement place à un autre sentiment, que je n'avais plus connu depuis ma puberté : celui de la frustration. Et je compris soudain qu'une page de ma vie venait de se tourner. Alors que la masturbation, avec ou sans vibromasseur, m'avait tellement plu, et procuré un torrent inépuisable d'orgasmes intenses, je commençai à être moins satisfaite. Les plaisirs solitaires c'est très bien (oh combien !) mais j'étais maintenant une femme, et une femme qui avait dorénavant d'autres envies. J'étais majeure, j'étais une femme adulte, mais j'étais encore vierge, sinon physiquement (ça, c'était fini depuis longtemps), du moins moralement. Je n'avais encore jamais fait l'amour avec un homme. Et j'en avais très envie.

Dans ma rêverie, je me voyais embrasser Maxime et me soumettre à ses désirs, me laisser pénétrer amoureusement par son beau membre viril. Mais Maxime était maintenant avec Lise et je n'allais pas faire ce coup-là à ma meilleure amie. Il fallait que je trouve un autre mec. Pour parler crûment, ma chatte avait désespérément envie d'un beau sexe d'homme bien ferme et bien dur !

« Eh, Rosie, tu m'écoutes ? » Je sursautai à la voix de Lise qui me tira soudain de mes pensées. « —Oui, oui, excuse-moi, j'étais en train de rêver, je crois. — Et pourrais-je savoir de quoi ou de qui tu rêvais ? De Maxime, peut-être ? » Demanda-t-elle, narquoise.

Je m'apprêtais à répondre quelque chose comme « Ne t'inquiète pas, je ne te le piquerai pas, tu es ma meilleure amie, etc. », mais j'avais oublié le grand schtroumpf. Et là, dans le bus, alors que j'étais assise à côté de Lise qui me regardait, attendant que je réponde à sa question, il eut la bonne (ou mauvaise ?) idée de se déclencher !

Paniquée, je fermai les yeux, incapable de parler, cherchant désespérément un moyen de cacher à mon amie l'incroyable vague de plaisir qui contractait rythmiquement ma petite chatte, grandissant à chaque seconde, menaçant de me faire basculer à tout moment dans un orgasme intense. Je relâchai mes muscles, me trémoussais sur mon siège. Peine perdue. Cette situation, je l'avais déjà vécue, il me semblait y avoir une éternité, debout face à monsieur Laffont dans la salle de classe, avec en moi le vibrateur que nous appelions le petit lapin, et je savais comment ça allait se terminer. Sauf que le grand schtroumpf était infiniment plus puissant que le petit lapin ! Fébrilement, je saisis Lise par les épaules, penchai ma tête vers son cou et, mes lèvres presque sur son oreille, je gémis doucement mais très longuement, en la serrant convulsivement dans mes bras, emportée par un Niagara de plaisir et d'émotions intenses. Enfin, rougissante, je relâchai mon étreinte et ouvrit les yeux.

Ceux de Lise étaient grand ouverts, ses pupilles dilatées par l'étonnement. « Rosie, tu as trouvé un autre petit lapin ?! » C'était à la fois une question et une affirmation, car bien sûr elle avait tout compris. Je parvins à sourire. « Il s'appelle le grand schtroumpf, en fait ». Lise se mit à rire. « J'imagine qu'il est tout bleu, avec un bonnet rouge ? —Non, en fait il est tout bleu ! » répondis-je, en riant à mon tour. Elle me regarda droit dans les yeux. Les miens étaient encore humides. « Il a l'air puissant, ce grand schtroumpf ! — Ah, euh, oui, très puissant. » Lise me regarda, suspicieuse. « Et peut-on savoir où tu l'as trouvé ? »

Que répondre ? Si je lui disais qu'une amie me l'avait prêté, elle voudrait savoir qui. Si je lui disais que je l'avais acheté, elle voudrait savoir où, et je serais obligée de lui mentir. Ce que je ne voulais pas. Je n'avais jamais menti à Lise et j'espérais qu'il en était de même de son côté. Je choisis de botter en touche. « Pourquoi, tu veux le même ? » Elle hésita un instant avant de répondre : « Oui, j'aimerais bien. » Je faillis lui rétorquer quelque chose comme « Pourquoi ? Maxime ne te suffit pas ? », mais ça aurait certainement été manquer de tact. Heureusement le bus arriva au lycée et le tumulte immédiat qui s'en suivit, tout le monde se levant en même temps pour se ruer vers la porte, mit fin à la conversation.

Soulagée, je suis descendue du bus, précédant Lise qui aperçut soudain Maxime au loin et me laissa en plan pour le rejoindre, ce qui m'arrangeait bien. Tout en marchant seule dans la cour du lycée, j'ai décidé que le grand schtroumpf était décidément trop puissant pour que je me permette le luxe d'un autre orgasme pendant les cours. Je risquais de me faire prendre. Je me suis dirigée vers les toilettes, je m'y suis enfermée, j'ai baissé mon jean et ma culotte (évidemment trempée), et retiré le grand schtroumpf de sa cachette. Je lui ai fait une bise, humant son odeur (mon odeur) épicée et musquée à la fois, pas désagréable du tout, et puis je l'ai glissé dans mon sac. Le reste de la journée se déroula sans incidents et Lise ne me posa pas d'autres questions embarrassantes.

Le soir venu, dans mon lit, j'ai hésité à le remettre en place, mais naturellement le désir eut le dessus et je décidais de m'offrir une autre nuit de plaisir. Mais dans mon for intérieur, la question restait. Il fallait que je trouve un mec. Un mec suffisamment gentil, attentionné, intelligent, et expérimenté et pour que j'aie l'envie de lui confier ma première fois. Et presque malgré moi, je m'aperçus que mes pensées revenaient sans cesse à Julien Laffont, le prof de maths. « Allons, ce n'est pas sérieux ! » pensais-je dans mon demi-sommeil en attendant le réveil du grand schtroumpf. « Il a dix ans de plus que toi ! » Mais j'avais aussi remarqué qu'il était grand, beau et bien charpenté. « Mais arrête avec ça ! » me soufflait la voix de la raison : « Il est marié avec Marie ! ». Mais une autre voix intérieure me disait que Marie était peut-être la femme de Julien, mais qu'elle était aussi sacrément délurée, et que si c'était le cas, lui devait l'être aussi. « Un plan à trois, peut-être ? » me chuchota une troisième voix intérieure. L'idée était si bizarre que je l'ai rejetée aussitôt. Mais comme toutes les idées obsédantes, elle fit son chemin, et je me mis à penser à Marie d'une autre façon. Marie était une très belle femme. Elle avait ouvertement manifesté son intérêt pour moi, pour mon physique. Elle m'avait trouvée très belle. Je savais qu'elle mentait. Même si je ne suis pas laide, que j'ai mon style et que je sais que je ne déplais pas aux garçons, je ne suis pas un super canon.  

Marie avait-elle voulu me faire comprendre qu'elle avait envie de faire l'amour avec moi ? Et si le prêt singulier qu'elle m'avait fait n'était qu'un moyen d'avoir un rendez-vous avec moi, vendredi prochain ? Et moi, est-ce que j'étais prête à faire l'amour à une femme ? Avec elle ? Marie était blonde, bien proportionnée, mince, avec une très belle poitrine, un visage mutin, ovale, avec un petit nez pointu et des yeux très clairs et rieurs. La petite voix en moi me disait qu'il ne serait peut-être pas désagréable de se laisser caresser par elle. Pas désagréable du tout.

Mais le grand schtroumpf n'était visiblement pas de cet avis, car tout d'un coup il rugit furieusement, mettant un terme à mes cogitations. En fait, il fit en sorte que je ne puisse plus penser à rien d'autre qu'au plaisir qu'il me procurait. Il resta en marche très longtemps, m'obligea à gémir, frémir, crier de plaisir, jouir encore et encore, trois, quatre, cinq fois, de plus en plus fort, dans une extase paroxysmique. Je crois bien que je me suis évanouie car lorsqu'il daigna enfin s'arrêter j'avais perdu la notion des choses et je sombrai immédiatement dans un profond sommeil.

(A suivre)

Signaler ce texte