Il y a des soirs où
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Il y a des soirs où tout pourrait basculer. Il y a ce soir où je vois mes cris. Des cris si forts de fureur qu’ils font mouiller les yeux. Je m’éloigne pour ne pas déborder. Je vois ma révolte, je vois ses conséquences, je vois l’impossibilité de les exprimer. Je pleure de résignation. Il y a encore de la patience au milieu de toute cette détresse. Il y a surtout la peur de perdre plus encore. Les amis, la vie rassurante des gens qui vont bien, les sourires. Il y a la peur de l’incompréhension, de l’apitoiement. La peur gagne sur la révolte. Les sanglots peuvent fuser, ils sont expulsés, seront épuisés. Puis il faudra penser au retour. Parmi l’agitation, les discussions, les regards partagés. IL faudra les affronter, faire parade, satisfaire en donnant le change, rassurer. Faire parade et sans prétendre. Prétendre. Et rêver de s’enfuir. Se voir loin. Se voir au milieu de sa fureur, de ses cris, de ses gestes violents qui ont germé depuis longtemps, au fond de soi. Se voir libéré des attentes. Ne plus rêver. Etre libre. Assumer sa réalité, même s’il s’agit d’une putain de réalité. Exploser. Et respirer.