Il y a deux cent soixante ans

Francis Etienne Sicard Lundquist

sonnet

J'irai demain cueillir dans vos mains d'argent noir

Des gouttes de serment sur le drap d'une couche

Où l'amour a creusé le revers d'une bouche

Que des cierges en or tendent à l'écharnoir.

 

Les roses du jardin posent sous leur peignoir

Devant les pinceaux crus d'un regard trop farouche

Pour caresser le ciel d'une dernière touche

Entre le bleu de Prusse et du gris au pochoir.

 

Les vagues de la mort déferlent sur le marbre

De vos palais pendus aux branches de cet arbre

Qui planté dans le sable arase votre honneur.

 

Mais quand viendra le temps au bout d'un monde en fuite

Vous ouvrirez alors les portes d'un bonheur

Dont vos derniers enfants chérissent la poursuite.

  

 Francis Etienne Sicard Lundquist ©2014

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